CAN-ASC-1.1 Norme sur l’emploi : ébauche pour examen public - Annexe E (à titre informatif) : Politiques anti-capacitistes

Note : Cette annexe ne constitue pas une partie obligatoire de cette norme.

Politiques anti-capacitistes

La mise en œuvre efficace des politiques anti-capacitistes garantit que les pratiques organisationnelles ne désavantagent pas les personnes en situation de handicap en raison d’un comportement discriminatoire. Leur objectif est l’inclusion totale de tous les travailleurs. Outre la nature systémique du capacitisme cité à l’annexe A, cette annexe présente une approche globale pour comprendre comment le capacitisme fonctionne à titre individuel, y compris la façon dont la discrimination à l’égard des personnes en situation de handicap est liée à la façon dont la stigmatisation apparaît et fonctionne sur le lieu de travail.

E.1 Politique anti-capacitiste

En tenant compte du fait qu’une politique anti-capacitiste est distincte d’une politique d’adaptation (voir l’article 9.3.2) et d’une politique d’accessibilité (voir l’article 5.5.3), les objectifs d’une politique anti-capacitiste sont les suivants :

  1. veiller à ce que les pratiques, les systèmes et les communications de l’organisation ne reflètent ni ne perpétuent les pratiques d’exclusion capacitiste qui peuvent, directement ou indirectement, promouvoir, soutenir ou ancrer la discrimination;
  2. établir et tenir à jour des politiques d’embauche, de promotion et de travail qui créeront et qui soutiendront un environnement d’emploi inclusif où ces personnes participeront et contribueront pleinement;
  3. veiller à ce que les services soient fournis d’une manière pleinement respectueuse, qui traite et élimine tout obstacle aux services et sur le lieu de travail, y compris les pratiques et les attitudes discriminatoires;
  4. répondre aux exigences de la Loi canadienne sur les droits de la personne et de la Loi canadienne sur l’accessibilité.

E.2 Capacitisme, attitudes négatives, stéréotypes et stigmatisation

Le capacitisme est une discrimination et un préjugé enraciné dans une pensée et une attitude pathologiques, qui se traduit par une stigmatisation négative à l’égard de diverses personnes en situation de handicap, fondée uniquement sur leurs capacités, et par des attitudes dans la société qui dévalorisent et qui limitent le potentiel des personnes en situation de handicap. C’est un ensemble de pratiques et de croyances qui attribuent une valeur inférieure aux personnes en situation de handicap.

Le capacitisme désigne un système de croyances, semblable au racisme et à d’autres formes de discrimination, et selon lequel les personnes en situation de handicap sont moins dignes de respect et de considération, moins aptes à contribuer et à participer, ou ont une valeur inhérente inférieure aux autres. Les limitations perçues de la capacité d’une personne à exercer une activité peuvent résulter d’un ou de plusieurs handicaps permanents ou temporaires, ou d’un ou de plusieurs handicaps survenus à différents moments de la vie. La stigmatisation des personnes en situation de handicap limite leur potentiel et les possibilités qui s’offrent à elles lorsque les attitudes de la société dévalorisent leurs capacités.

Le capacitisme peut être conscient ou inconscient, exister chez des personnes, et être systémique, ancré dans les institutions, ou ancré dans la culture d’une société au sens large. Les stéréotypes, les préjugés, la stigmatisation et la discrimination qui entourent le handicap sont interconnectés. L’un de ces aspects peut conduire à un autre, par exemple lorsque les stéréotypes et les préjugés entraînent la stigmatisation, qui à son tour peut conduire à la discrimination et réduire l’inclusion complète d’une personne dans les communautés.

E.3 Pourquoi les politiques anti-capacitistes sont-elles importantes?

Le capacitisme est la discrimination et les préjugés sociaux à l’encontre des personnes en situation de handicap, fondés sur la croyance que les capacités habituelles sont supérieures. Ainsi, le capacitisme est essentiellement ancré dans l’idée que les personnes en situation de handicap ont besoin d’être « réparées », et définit les personnes en fonction de leur handicap.

E.4 Exemples de capacitisme

Les exemples de capacitisme physique vont de l’hostilité et de l’agression flagrantes à des interactions quotidiennes moins évidentes. En voici des exemples :

  1. demander à quelqu’un « ce qui ne va pas » chez eux;
  2. dire « Vous n’avez pas l’air d’être en situation d’handicap », comme s’il s’agissait d’un compliment;
  3. considérer une personne en situation de handicap comme une source d’inspiration pour faire des choses normales, comme avoir une carrière;
  4. supposer qu’un handicap physique est le résultat de la paresse ou du manque d’exercice;
  5. utiliser les installations publiques destinées aux personnes en situation de handicap, comme des places de stationnement ou des toilettes;
  6. remettre en question le fait que le handicap d’une personne est réel.

E.5 Discrimination en matière d’emploi

Il se peut que les employeurs aient des préjugés sur les personnes en situation de handicap, et qu’ils estiment qu’elles sont moins productives. Ils peuvent également refuser de prendre des mesures d’adaptation pour les travailleurs en situation de handicap, ou laisser impunie l’intimidation sur le lieu de travail.

E.6 Comment éviter le capacitisme occasionnel

Pour éviter le capacitisme occasionnel dans une situation où l’on communique sur le handicap, effectuer ce qui suit :

  • se concentrer sur les capacités, et non sur les limites;
  • se rappeler que les personnes passent avant tout;
  • poser des questions sur les préférences linguistiques d’une personne;
  • utiliser un langage neutre;
  • mettre l’accent sur la nécessité de l’accessibilité, et non sur la présence d’un handicap;
  • éviter les euphémismes condescendants.