Transcription de l'Assemblée Publique Annuelle - 31 mai 2021

Mise à jour du conseil d’administration et du PDG 

Penny HARTIN

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous à la première réunion annuelle des Normes d'accessibilité Canada. Je m'appelle Penny HARTIN et je suis membre du conseil d'administration des Normes d'accessibilité Canada. Je suis également présidente du Comité des relations extérieures de la Commission. Je tiens à souligner que nous participons tous à cette réunion depuis les territoires traditionnels de nombreux peuples autochtones. Je me trouve moi-même sur le territoire traditionnel de nombreuses nations, notamment les Mississaugas du Crédit, les Anichinabés, les Chippewas, les Haudenosaunees et les peuples Wendats. Je vous souhaite la bienvenue à notre première assemblée publique annuelle. Comme vous le savez peut-être déjà, nous avions prévu de tenir notre assemblée publique annuelle l'an dernier. Malheureusement, la pandémie en a décidé autrement. Nous avions très hâte de pouvoir finalement organiser cet événement, et j'espère que vous aussi. Cet après-midi, vous ferez connaissance avec le conseil d'administration de Normes d'accessibilité Canada et certains experts du secteur de l'accessibilité. Nous sommes impatients de répondre à vos questions et de recueillir vos suggestions pour faire du Canada un pays plus accessible. Je vous remercie de votre présence.

Avant de commencer, je veux passer en revue quelques points de gestion interne. Toutes les informations que je veux partager avec vous se trouvent dans les instructions que vous avez reçues par courriel. Pouvons-nous voir la première diapositive, s'il vous plaît? 

Pour voir l'interprétation, en Langue des signes américaine (LSA) ou en Langue des signes québécoise (LSQ) cliquez sur le bouton « Langue des signes » qui ressemble à deux mains. Suivant.

Si vous avez des problèmes techniques

  • Cliquez sur le bouton « Aide », qui ressemble à un point d'interrogation, ou 
  • envoyer un message à l'adresse électronique helpdesk@CDNhost.ca.
    • Décrivez le problème à un technicien et il vous aidera. Suivant.
    • Si vous avez une connexion Internet lente, vous pouvez essayer de désactiver la vidéo.
    • Cliquez sur le bouton « Paramètres », qui ressemble à un rouage, et choisissez le format audio uniquement.
  • Vous pouvez également appeler la réunion avec votre téléphone.
    • Les numéros sont dans les instructions que vous avez déjà reçues par courriel.

Nous avons invité l'aînée Roseann MARTIN, qui annoncera et présentera une prière d'ouverture. Hélas! Elle n'a pas pu venir avec nous aujourd'hui. L'aînée Roseann MARTIN a été appelée par sa communauté pour faire une cérémonie pour honorer les 250 enfants qui ont été retrouvés inhumés en Colombie-Britannique. Elle a accepté néanmoins d'enregistrer sa prière d'introduction. Au nom de tous les Canadiens, nous sommes tous en deuil des victimes de cette école, de ce pensionnat. L'aînée Roseann MARTIN est une survivante des pensionnats et une grand-mère Micmac qui a travaillé dans tout le Canada. Elle est porteuse de pipes, gardienne de tambours, protectrice de l'eau, et elle aime partager ses enseignements. Au cours de son parcours, elle a dû faire face à beaucoup de traumatisme et de colère, elle a surmonté de multiples problèmes. Aujourd'hui, elle a plus de 28 ans de sobriété et de guérison à partager avec les générations futures. S'il vous plaît, accueillez l'aînée Roseann MARTIN. 

Roseann MARTIN

Mon nom est Roseann MARTIN, je suis de première nation Listuguj Mi’gmaq et je suis survivante des pensionnats. Aujourd'hui, j'aimerais partager cette prière avec vous avant que la rencontre ne commence.

[Prière en langue Mi’gmaq]

Je veux traduire en anglais la prière que je viens de dire pour que certains d'entre vous comprennent comment nous essayons de nous connecter à la nature et que la prière que j’ai dite est une prière à sept directions pour tous nos ancêtres, pas juste les peuples autochtones. Elle s'adresse à toutes les races humaines. La toute première chose que je fais est de remercier le créateur pour le don de la vie et de permettre un autre jour. Je demande aussi le pardon pour tous les tords que j’ai commis. De cette façon, je peux continuer. Je prie pour le monde du ciel. Je prie pour le fils du grand-père. Je prie pour les nations des étoiles. Je prie pour notre créateur et pour notre eau sous la Terre. Je prie aussi pour que l'esprit de l'aigle vienne du Sud, il se trouve dans cette direction représentée par un aigle. Et pour les enfants. Je prie aussi pour les grand-mères du Sud afin qu'elles puissent continuer à aider notre nation à rester forte et unie et je prie pour nos femmes. J'ai également demandé à l'ours noir de l'ouest de venir avec les pouvoirs de guérison pour les médicaments, pour les hommes et pour tous ceux qui souffrent en ce moment, qui traversent toutes les épreuves terribles à cause de la COVID-19 et de tout ce qui se passe en ce moment, j'ai demandé la guérison. J'ai également demandé aux grands-pères du Nord de bénir tous les vieux, nos grands-parents, nos aînés, nos anciens, nos gardiens de huttes, nos danseurs du soleil, nos personnes qui transmettent nos langues et notre culture. Nos gardiens du savoir. Je prie également pour que la mère de la terre continue de pourvoir à nos besoins afin que nous puissions subvenir à nos besoins et à ceux des sept prochaines générations. C'est ma prière pour vous aujourd'hui. Et je veux terminer par ceci : en raison de la tragédie qui s'est produite - qui se produit actuellement à travers le Canada, je veux envoyer ces fortes prières à tout le monde. Merci de m'avoir permis de faire cela pour vous. Toutes mes relations.

[Parle en langue Mi’gmaq]

Penny HARTIN 

Merci beaucoup, aînée Roseann MARTIN, pour votre prière, qui est si importante en cette journée, pour nous aider à tenir notre événement avec succès. Apnemultes. Avant de passer à notre première présentation, la ministre de l'Inclusion des personnes handicapées souhaiterait vous dire quelques mots. Elle ne peut pas être des nôtres en personne aujourd'hui, mais elle a enregistré une petite vidéo. La voici. 

♪[MUSIQUE]♪♪ 

Carla QUALTROUGH 

Bonjour, je veux reconnaître que je m'adresse à vous depuis le territoire traditionnel des premières nations Tsawwassen and Musqueam. Je remercie le conseil d'administration de m'avoir invitée à prendre la parole lors de la première réunion publique annuelle des Normes d'accessibilité Canada. Je ne pourrais imaginer un meilleur moment pour cette réunion inaugurale que pendant la semaine nationale de l'accessibilité. Cette année, le thème est « l’Inclusion du handicap 2021 :  Ne laisser personne de côté ». Cette semaine vise à célébrer les importantes contributions des personnes en situation de handicap et le travail accompli pour créer un Canada plus inclusif en matière. Nous reconnaissons également la discrimination et les obstacles auxquels les Canadiens en situation de handicap continuent à être confrontés et nous nous engageons à un Canada accessible et inclusif.  Cette semaine, nous reconnaissons l'important travail que vous faites au sein des Normes d'accessibilité Canada et le rôle fondamental que vous jouez pour la réalisation d'un Canada sans obstacle et sans discrimination systémique. Comme bon nombre d'entre vous le savent, la Loi canadienne sur l'accessibilité a créé cette organisation en exigeant qu'une majorité des membres du conseil d'administration de Normes d'accessibilité Canada soient des personnes en situation de handicap, le principe « Rien sans nous » est entré dans la législation. Lorsque la loi a été adoptée en 2019, ce fut le moment historique et l'avancée la plus importante en matière des droits des personnes en situation de handicap depuis la Charte des droits et libertés il y a plus de 30 ans. Je suis heureuse d'annoncer que la mise en œuvre de la Loi canadienne sur l'accessibilité continue de progresser et qu'une première série de règlements proposés en vertu de la Loi est en voie d'être finalisée. Ces règlements feront en sorte que les entités sous réglementation fédérale élaborent des plans d’accessibilité et rendent compte de la façon dont elles s’y prendront pour éliminer les obstacles à l'accessibilité pour les personnes en situation de handicap. Tout ce travail est essentiel à la réalisation d'un Canada accessible et ouvert aux personnes en situation de handicap. La pandémie de COVID-19 nous a durement touchés, alors que nous nous préparons à la reprise, notre gouvernement s'est engagé à mettre en place une réponse inclusive en matière d'handicap qui ne laisse personne de côté. Nous avons créé le groupe consultatif sur le handicap de COVID-19 dès le début de la pandémie pour nous assurer que les personnes en situation de handicap étaient prises en compte. Aujourd'hui, ils continuent de conseiller notre travail et nos plans pour une reprise solide. Normes d'accessibilité Canada auront également un rôle important à jouer dans une reprise inclusive grâce à l’élaboration de normes fondées sur la recherche et l’expérience vécue. Ces normes jetteront les bases de collectivités, de lieux de travail et de communications inclusives pour les personnes en situation de handicap. Nous faisons des investissements importants pour soutenir nos efforts de redressement. Le budget 2021 prévoit 100 millions de dollars de fonds pour l'accessibilité, pour éliminer les obstacles dans l'environnement bâti et des investissements généraux. Nous développons également le tout premier plan d'action pour l'inclusion des personnes en situation d'handicap au Canada. Il comprendra une nouvelle prestation pour personnes en situation d'handicap, une stratégie d'emploi pour que le gouvernement détermine l'admissibilité aux programmes et aux prestations visant les personnes en situation de handicap au Canada. Il comprendra une nouvelle prestation pour personne en situation de handicap, une stratégie d’emploi et un meilleur processus pour que le gouvernement détermine l’admissibilité aux programmes et aux prestations visant les personnes en situation de handicap. Le plan d'action pour les personnes en situation de handicap qui met l'accent sur le mot « action » s'appuiera sur les mesures que nous avons prises à ce jour, y compris la Loi canadienne sur l'accessibilité et la création des Normes d'accessibilité Canada. Les Canadiens participeront à ce plan, car ce n'est qu'en travaillant ensemble que nous allons créer un Canada vraiment accessible et inclusif. Il y a beaucoup de développement positif en cours, mais nous savons qu'il y a encore beaucoup à faire, et nous devons poursuivre dans cette lancée. Merci. Bonne réunion et bonne semaine nationale de l'accessibilité! [Fin de la vidéo]. 

♪[MUSIQUE]♪♪

Penny HARTIN:

Merci pour cette bonne dose d'inspiration madame la ministre! Maintenant, j'aimerais vous présenter mes collègues du conseil d'administration de Normes d'accessibilité Canada. Ils et elles présenteront notre organisme, vous parleront du travail que nous avons accompli jusqu'à présent et du travail à faire. Veuillez accueillir le président du conseil d'administration, monsieur Paul-Claude BÉRUBÉ. 

Paul-Claude BÉRUBÉ:

Merci, Penny HARTIN. Bonjour à tous. Mon nom est Paul-Claude BÉRUBÉ et je suis le président du conseil d'administration de Normes d'accessibilité Canada. Je suis ravi d'être ici aujourd'hui pour vous parler de notre organisation. Mais en premier lieu, j'aimerais d'abord remercier Penny HARTIN et le Comité des relations extérieures pour l'excellent travail qu'ils ont fait dans la préparation de cet événement. Également, merci à notre équipe de communication, à Normes d'accessibilité Canada, pour le soutien dans la préparation de cet événement. Alors, la prochaine diapositive, s'il vous plaît. 

Normes d'accessibilité Canada est une jeune organisation, comme vous le savez. Elle a été créée en 2019 en vertu de la Loi canadienne sur l'accessibilité. Le principe « Rien sans nous » est au cœur de notre mandat. Cela signifie que la participation des personnes en situation de handicap et des organismes qui défendent leurs intérêts est une priorité pour nous. Nous contribuons à bâtir un Canada accessible en finançant des projets de recherche et en mettant au point des normes en matière d'accessibilité. Diapositive suivante. 

Philip RIZCALLAH est le PDG des Normes d'accessibilité Canada. Il surveille le quotidien de l'organisation. Vous aurez l'occasion de l'entendre faire une présentation plus tard aujourd'hui. Normes d'accessibilité Canada a un conseil d'administration. Ce conseil d'administration est responsable de définir l’orientation stratégique de l'organisation, superviser et gérer les activités de l'organisation, et finalement, de conseiller le PDG sur des questions touchant l'organisation. Prochaine. Le conseil d’administration est composé de 10 membres. 

Sur cette diapositive, vous pouvez voir une photo des 10 membres du conseil avec la ministre Carla QUALTROUGH, notre PDG, Philip RIZCALLAH, et bien sur CHIKORY, un ami de notre groupe, et le chien guide de Penny HARTIN. J'aimerais vous présenter chaque membre du conseil d'administration. Mary REID est notre vice-présidente. Les autres membres du conseil d’administration sont William ADAIR, Kory EARLE, Maureen HAAN, Penny HARTIN, Rabia KHEDR, Brad McCANNEL, Dr Joe McLAUGHLIN, et finalement, Laurie RINGAERT. Prochaine, s'il vous plaît.

Notre mandat a trois volets. 

  1. Tout d'abord, nous sommes chargés d'examiner les normes d'accessibilité et d'élaborer de nouvelles normes. Nos normes s'appliqueront aux organisations régies par les lois fédérales, c'est-à-dire qu'elles s'appliqueront au gouvernement du Canada ainsi qu’à toutes ses entités et à d'autres secteurs comme les banques, la radiodiffusion et les télécommunications. L'application de nos normes sera volontaire, mais nous recommanderons à la ministre de l'inclusion des personnes handicapées d'adopter les normes comme règlements. L'application des règlements, elle, n'est pas volontaire. Les règlements sont exécutoires en vertu de la loi. 
  2. Le second volet de notre mandat concerne la recherche. Grâce à notre programme de subventions et de contributions, nous soutenons des projets de recherche visant à cerner, à éliminer et à prévenir les obstacles. 
  3. Enfin, nous communiquons des pratiques exemplaires en matière d'accessibilité en ce qui concerne l'élimination des obstacles. Ces pratiques comprennent des renseignements et des produits qui peuvent faciliter la mise en application des normes. Suivante. 

Nous élaborons des normes dans sept secteurs prioritaires. Ces sept secteurs prioritaires sont ceux qui ont été définis dans la Loi canadienne sur l'accessibilité. Suivante. 

  1. D'abord, nous avons l'environnement bâti. Sur cette diapositive, il y a une photo de surfaces tactiles pour marcher et des indicateurs au sein d'un édifice. Il y a aussi une photo d'une rampe extérieure. Ces images sont peut-être les premières choses qui viennent à l'esprit pour bon nombre de gens lorsque l'on parle de l'environnement bâti. Cependant, cet environnement bâti comprend aussi des choses comme des enseignes accessibles et un environnement approprié.
  2. La deuxième priorité est l'achat de biens, de services et d'installations. Dans le gouvernement, on appelle ceci l'approvisionnement. Pour représenter l'approvisionnement, nous avons choisi une image d'un clavier avec un bouton bleu pour l'accessibilité. En vertu de cette priorité, nous pouvons créer des normes, à savoir comment le gouvernement fédéral peut inclure l'accessibilité en choisissant où et quoi acheter. Prochaine diapositive.
  3. Le troisième secteur prioritaire est l'emploi. Voici donc une photo de deux employés de quincaillerie qui discutent. Ils utilisent tous les deux un fauteuil roulant. L'emploi est un enjeu très vaste. Il s'agit d'éliminer les obstacles sur le lieu de travail et d'augmenter la participation de personnes en situation de handicap. L'emploi concerne l'embauche, le maintien en poste et la promotion, mais aussi, les mesures d'adaptation en milieu de travail, la gestion du rendement, et finalement, le perfectionnement professionnel. Suivante. 
  4. Les communications sont le quatrième secteur prioritaire, mais elles n'incluent pas les technologies de l'information et des communications. Sur cette diapositive, on peut voir deux mains qui font le signe pour l'American Sign Language. La communication est un processus à double sens. Elle a lieu lorsque des personnes donnent et reçoivent de l'information, soit en personne, par téléphone, en lisant ou en écrivant, mais également, sur les sites Web et les médias sociaux. Les normes en matière de communication permettront de s'assurer que tous et toutes ont un accès équitable aux communications et aux informations. Suivante, s'il vous plaît. 
  5. La cinquième priorité touche l'élaboration et la prestation de programmes et services. Sur cette diapositive, vous pouvez voir un croquis ou une illustration d'une ampoule. Dans cette ampoule, il y a des gens dans un centre de livraison de services, dont une personne avec son chien guide, ils sont devant une autre personne est assise à un bureau. Cette priorité comprend la réorganisation des programmes et services pour éliminer les barrières systémiques. Ça inclut aussi de donner une formation appropriée au personnel. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
  6. La sixième priorité est le transport. Sur cette diapositive, nous avons choisi une image avec des icônes qui représentent diverses façons de se déplacer, l'avion, l'autobus, le train, un taxi, un métro, un train léger et un bateau. Cette priorité n'est que pour le réseau de transport fédéral. Ce réseau comprend les transports entre provinces ou territoires et le déplacement par avion et par train. L'Agence du transport canadien est l'organisation principale responsable d’élaborer des normes en vertu de cette priorité. Prochaine diapositive.
  7. La septième et dernière priorité est celle de la technologie de l'information et de la communication. Sur cette diapositive, vous pouvez voir quatre personnes qui unissent leurs téléphones intelligents pour former un cercle. Cette priorité concerne les technologies utilisées pour échanger de l'information. Par exemple, la télévision, l'ordinateur, les téléphones, les lecteurs d'écran, les services de relais vidéo et bien d'autres encore. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes dirigera l'élaboration de normes dans ce domaine en collaboration avec Normes d'accessibilité Canada. Suivante, s'il vous plaît. Je vais maintenant céder la parole à ma collègue Maureen HAAN qui prendra le relais. À toi, Maureen! 

Maureen HAAN:

Merci beaucoup, Paul-Claude. Mon nom est Maureen HAAN, je suis un membre du conseil d’administration de Normes d'accessibilité Canada, je suis aussi la présidente du Comité permanent sur la planification stratégique. Je vais vous parler du travail que notre organisation a fait jusqu'ici. Une partie de ma présentation sera en Langue des signes américaine et je vais commencer maintenant. Donc, prochaine diapositive.

Nous finançons la recherche par un programme qui s'appelle Avancement de la recherche sur les normes d’accessibilité. Et grâce à cela, nous finançons des recherches qui contribuent à l'élaboration de nos normes. Nous avons lancé notre programme à l'exercice financier 2019-2020, et depuis ce temps-là, nous avons subventionné 24 projets de recherche touchant six domaines. Ces domaines comprennent l'emploi, l'environnement bâti, les communications accessibles, l'information et les technologies de communication, les mesures d'urgence et l'accessibilité dans les communautés autochtones. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.

Voilà quelques exemples des projets de recherche que nous avons subventionnés. Nous subventionnons un projet qui tente d'identifier des barrières à l'accessibilité dans les parcs nationaux. Un autre projet touche les normes d'accessibilité dans les communautés autochtones. Un organisme fait une étude sur les directives d'évacuation pour les personnes en situation de handicap dans les centres urbains lors de situations d’urgence. Tous les projets que nous subventionnons aideront à créer des normes fortes. Prochaine diapositive.

Donc, nous créons nos normes via des comités techniques. Et nos comités techniques comprennent des experts de plusieurs domaines, y compris des personnes en situation de handicap, des organismes non gouvernementaux, des gouvernements et de l'industrie et du commerce. Jusqu'ici, nous avons des comités techniques qui établissent des normes sur les sorties d'urgence, les espaces extérieurs, le langage simple et l'emploi. Présentement, nous sommes en train d'établir un comité technique sur un modèle standard pour l'accessibilité de l’environnement bâti. Prochaine diapositive. 

Nous travaillons aussi avec d'autres groupes et organismes, comme le Groupe CSA, qui est connu aussi sous le nom d’Association canadienne de normalisation. Ensemble, nous développons des normes pour les terminaux de paiement électronique. Ce sont les machines que vous utilisez pour payer avec une carte de débit ou de crédit dans un magasin. Nous travaillons aussi avec le Groupe CSA pour mettre à jour et réviser les normes de design accessible pour l'environnement bâti. Enfin, nous travaillons avec le Groupe CSA et la Société canadienne d’hypothèque et de logement pour établir des normes pour l'accessibilité des logements.

Cette année, nous avons également rédigé des directives sur les situations d'urgence, y compris COVID-19. Nous avons rédigé quatre séries de lignes directrices sur 

  1. le retour au travail et le travail à domicile, 
  2. les communications accessibles
  3. la prestation de services accessibles et 
  4. les interventions d'urgence inclusives. 

Nous avons rédigé ces directives en consultation avec de nombreuses parties prenantes. Les lignes directrices sur le retour au travail, le travail à domicile et les communications accessibles sont disponibles pour tous sur notre site Web. Nous en publierons d'autres dans les semaines à venir. Diapositive suivante.

Je suis maintenant très enthousiaste à l'idée de passer la parole au Dr Joe McLAUGHLIN pour qu'il vous emmène à la prochaine partie de la présentation. À vous, Joe.

Joe McLAUGHLIN: 

Merci, Maureen. Je m'appelle Dr Joe McLAUGHLIN, je suis membre du conseil d'administration de Normes d'accessibilité Canada, je fais aussi partie du Comité permanent sur les relations extérieures. Cette année, nous avons eu notre première consultation avec les Canadiens et Canadiennes. Je vais vous en parler davantage dans les prochaines diapositives. 

Pour représenter nos consultations sur cette diapositive, nous avons utilisé une image d’un groupe de personne en situation de handicap, certaines ont des bulles vides au-dessus d’elles pour montrer à quoi ils pensent.  Prochaine, s’il vous plait. 

Nous avons eu notre première consultation publique en septembre 2020. Nous avons utilisé notre sondage en ligne pour obtenir des renseignements de la part des Canadiens et des Canadiennes. Nous avons aussi fourni d'autres options accessibles, comme le courriel, des vidéos en langue des signes du Québec et en langue des signes américaine, des entrevues et la poste. Les consultations ont été complétées le 30 septembre avec près de 600 réponses. Je vais faire le tour de certains éléments clé avec vous aujourd'hui. Vous pouvez lire le rapport au complet sur notre site Web, l'adresse se trouve ici sur la diapositive. Le rapport est aussi disponible sur le site Web en langue des signes québécoise et langue des signes américaine. Prochaine diapositive.

Dans notre sondage, nous avons demandé aux gens comment nous devrions continuer à nouer le dialogue avec les Canadiens et Canadiennes qui sont en situation de handicap. Nous avons également demandé sur quoi nous devrions concentrer nos recherches et nos normes pour l'année prochaine. 65 % des personnes qui ont participé étaient des personnes qui étaient en situation de handicap. Prochaine diapositive. 

Cette diapositive est au sujet de comment continuer à nouer le dialogue avec les Canadiens et Canadiennes qui sont en situation de handicap. Nos principaux constats, c'est que c'est important d'avoir une approche flexible quand on cherche à nouer le dialogue. Ce qui peut marcher pour une personne peut être une barrière pour une autre personne. Il faut s'assurer que notre façon de nouer le dialogue est accessible pour tous. Cela inclut d’offrir plusieurs options aux gens pour fournir leurs commentaires. Et si aucune des options ne fonctionne pour une personne, il faut tout faire pour trouver une solution qui fonctionne. Nous avons aussi demandé quel genre d'activités les personnes préféraient pour nouer le dialogue avec nous. 

81% des participants ont dit qu'ils préféraient des discussions en groupe. Prochaine diapositive. 

Nous avons demandé aux personnes laquelle des priorités sous notre mandat nous devrions cibler pour la recherche. Les trois priorités principales qui sont ressorties le plus étaient l'emploi, l'environnement bâti, la conception et la prestation de programmes et de services. Plusieurs participants ont souligné l'importance de l'intersectionnalité dans la recherche. Ça veut dire que c'est important de financer des projets de recherche qui intègrent les perspectives de toutes les personnes qui sont en situation de handicap. Cela inclut les personnes en situation de handicaps de toutes sortes, dont celles qui appartiennent aussi à d'autres groupes, par exemple, les communautés autochtones, les femmes, les personnes de différents âges et les personnes qui habitent des endroits ruraux ou éloignés. Les participants ont aussi dit que nous devrions financer des projets de recherche qui impliquent à chaque étape les personnes qui sont en situation de handicap. Suivante. Nous avons demandé quelles priorités sous notre mandat nous devrions cibler pour nos normes. Il y a deux priorités qui sont ressorties le plus, l'emploi et l'environnement bâti. Plusieurs participants ont dit que c'était difficile de choisir une priorité, parce que tous les domaines de nos 7 priorités sont inter reliés. Par exemple, l'accès à l'emploi d’une personne peut avoir un impact sur leur accès aux technologies de l’information et des communications ou les barrières dans l'environnement bâti peuvent avoir un impact sur l'accès de cette personne à des programmes et des services. Comme pour la recherche, les participants ont aussi souligné que nous devrions nous assurer de la participation des personnes qui sont en situation de handicap quand nous créons des normes. Prochaine diapositive, s’il vous plait. 

Et comme Paul-Claude avait mentionné, tous ces résultats nous donnent des informations importantes sur comment définir nos priorités pour la recherche et les normes. Comme Paul-Claude a mentionné tantôt : rien sans nous.se trouve au cœur de tout ce que nous faisons. Nous voulons toujours avoir le point de vue des Canadiens et Canadiennes en particulier ceux en situation de handicap. Nous allons continuer à travailler avec vous pour un Canada accessible. Prochaine diapositive, s’il vous plait.

Maintenant, je cède la parole à Philip RIZCALLAH, il est le PDG des Normes d'accessibilité Canada pour conclure la présentation. À vous Philip. 

Philip RIZCALLAH:

Merci, Dr McLAUGHLIN. Je m'appelle Philip RIZCALLAH, comme mentionné par le Dr McLAUGHLIN je suis le PDG de Normes d'accessibilité Canada. Je vais conclure cette présentation en vous racontant un peu ce que nous planifions pour 2021, 2022. Prochaine diapositive. 

Nos consultations nous ont aidés à définir les priorités de recherche pour notre programme de subventions et contributions. Cette année, les six priorités de recherche qui ont été identifiées sont l'accessibilité dans les communautés autochtones, l'environnement bâti avec un accent particulier sur les édifices patrimoniaux, les communications autres que le langage simple, la conception et la prestation de programmes et services, les technologies de l'information et de la communication, et l'approvisionnement, c'est-à-dire l'achat de biens et de services et d'installations. 

L’appel de propositions a été lancé en février 2021 et s’est terminé le 25 mars 2021. C'était un appel à proposition très impressionnant. Nous avons reçu 51 propositions de recherches. Un appel très impressionnant. Nous remercions tous ceux qui ont soumis une proposition. Alors que notre personnel et notre équipe examinent les propositions, nous espérons revenir dans les prochaines semaines vers ceux qui ont appliqué. Prochaine diapositive, s’il vous plait. 

En 2021 et 2022, les comités techniques qui sont déjà en place continueront leur travail. Sur la base des résultats de nos consultations, nous avons décidé de mettre en place quatre nouveaux comités techniques afin d'élaborer des normes sur l’acoustique, les systèmes d'orientation, les mesures d'urgence, tout particulièrement en temps de pandémie, l'approvisionnement, c'est-à-dire l'achat de biens, de services, d'installations. Nous lancerons le processus de recrutement pour ces nouveaux comités dans le mois à venir. Diapositive suivante. 

Cette année, nous espérons franchir une étape très importante pour notre organisation : l'accréditation en tant qu'organisme d'élaboration de normes. Nous cherchons actuellement à obtenir cette accréditation auprès du Conseil canadien des normes. Ça va assurer que nos standards soient reconnus comme des standards nationaux du Canada. Nous nous concentrerons également sur plusieurs partenariats. Nous travaillerons avec les territoires et les provinces, pour mettre en œuvre nos normes. Cela permettra d'éliminer les obstacles et de faire en sorte que l'expérience des personnes en matière d'accessibilité soit plus uniforme à travers le Canada. Nous continuerons également à établir des partenariats avec d'autres organismes pour créer des normes. Nous allons de travailler continuer avec le Conseil canadien des normes, comme Maureen l'avait mentionné, sur les terminaux de paiements électroniques, la conception accessible de l'environnement bâti et les logements accessibles. Nous allons continuer à travailler avec la Société canadienne d’hypothèque et de logement sur le standard de logement accessible. Nous allons continuer à travailler avec le Conseil national de recherches pour appuyer l’avancement du Code national sur le bâtiment dans les domaines de l'accessibilité. Nous ferons progresser ensemble la recherche dans les domaines liés aujourd'hui à l'accessibilité et à l'environnement bâti. Nous les aiderons également à inclure l'accessibilité dans les codes de construction et les codes provinciaux. Suivant.

Comme vous le constatez, nous avons beaucoup de pain sur la planche. Nous avons réalisé d'énormes progrès l'année dernière malgré les nombreux défis que la pandémie a mis sur notre route. Mes collègues et moi sommes ravis de collaborer avec vous pour faire du Canada un pays plus accessible. Diapositive suivante. 

Je cède maintenant la parole à Penny HARTIN, qui animera la prochaine partie de cet événement. Penny HARTIN. 

Penny HARTIN

Merci, Paul-Claude, Maureen, Joe et Philip, et merci à vous tous de votre attention. 

La diapositive que vous voyez montre une image avec les gestes pour dire « Merci », qui se traduit par les mêmes signes en langue des signes américaine, et en langue des signes québécoise. Diapositive suivante, s'il vous plaît. 

C'est le moment d'avoir vos questions, vous, les participants. Vous pouvez poser des questions au conseil d'administration. Il y a quelques façons de faire cela. Il y a plusieurs d'entre vous qui ont déjà envoyé des questions quand vous vous êtes inscrit pour cet événement. Vous pouvez aussi envoyer les questions en cliquant sur le bouton « Participant », ça ressemble à une personne qui lève la main, ou bien vous pouvez nous envoyer votre question directement par courriel à asc-nac@canada.gc.ca. Comme toujours, nous espérons un dialogue respectueux. Si nous n'avons pas assez de temps pour répondre à vos questions aujourd'hui, puisque nous en avons déjà reçu plusieurs, nous ferons le suivi un peu après la réunion. Très bien alors, commençons! Donc, pour la première question, nous avons reçu un certain nombre de questions sur comment les membres du conseil d'administration sont choisis? Jody a demandé, comment sont choisis les membres du conseil d’administration? Et y-en-a-t-il représentant le Québec? Et je vois que certaines personnes ont indiqué leur intérêt à se joindre au conseil d’administration. Mary, pouvez-vous répondre à cela en tant que membre du conseil d'administration? 

Mary REID

Je suis désolée, j'étais sur sourdine! C'est une bonne question, merci de la poser. Je suis contente que des personnes sont intéressées à se joindre au conseil d'administration. Tous les membres de notre conseil d’administration sont nommés par le gouverneur en conseil. Cela signifie que les nominations sont faites par le Gouverneur général sur la recommandation du cabinet fédéral. Nous sommes passés par un processus ouvert et transparent mené par le Bureau du conseil privé. Le Bureau du conseil privé est un bureau dans le gouvernement qui est établi pour soutenir le premier ministre et le cabinet. Pour tout poste, nous devions montrer que nous répondions à un certain nombre de critères. Et certains de ces critères étaient des choses comme l'expérience de la participation à des conseils d'administration et une bonne connaissance des questions d'accessibilité, des obstacles à l'accessibilité et de l'expérience des personnes en situation de handicap. Vous pouvez trouver plus d'informations sur le processus de nomination du gouverneur en conseil sur le site Web du Conseil privé. Il suffit d'aller sur le site Web du Bureau du Conseil privé et de cliquer sur les nominations gouvernementales.  Les précédents de possibilités de nomination au sein du conseil d'administration de Normes d'accessibilité Canada peuvent aussi être trouvés sur ce site Web dans la section intitulée « Archives ». Paul-Claude, peut-être que vous voulez répondre à la question en lien avec le Québec. 

Paul-Claude BÉRUBÉ

Oui, d’accord. C'est avec plaisir que je le ferai. Merci beaucoup Mary. Les membres du conseil d’administration sont nommés par le gouverneur en conseil pour un mandat d'un maximum de quatre années. Cinq d’entre eux pour deux ans et cinq autres pour quatre ans. La diversité est un facteur important dans le processus de nomination des administrateurs et administratrices. Ceci inclut la diversité régionale et la diversité aussi en matière de handicap. Par exemple, je viens du Québec, mais j'ai des collègues qui viennent de partout ailleurs au Canada, mais j'ai été nommé comme canadien et personne dans le conseil d’administration ne représente une province en particulier, nous représentons tous ensemble le Canada. 

Penny HARTIN

Très bien. Merci Paul-Claude et merci Mary. Quelqu’un a demandé s’il y aura un plan pour la tenue d’événements et d’actions de sensibilisation dans chaque province? Ils ont fourni un certain contexte pour cette question. Ils notent qu'il existe de nombreux groupes, et dans tout le Canada, il y a des groupes qui sont anglophones ou francophones et d'autres qui sont bilingues. Donc, comment vont-ils être représentés?  Merci pour cette question fantastique. Mary, est-ce que je peux vous demander de répondre, s'il vous plaît? 

Mary REID

Bien sûr Penny HARTIN. C’est une excellente question. En tant que conseil d’administration, en tant qu'organisation, nous voulons rencontrer les organisations et les groupes de tout le pays. En fait, la Loi sur l'accessibilité du Canada est très claire à ce sujet, le travail d'élaboration des normes doit faire participer les personnes en situation de handicap, il doit faire participer les personnes en situation de handicap. Si une organisation veut nous rencontrer, elle est invitée à nous le faire savoir. Normes d'accessibilité Canada veut connaître l'opinion de tous les Canadiens, y compris les Canadiens-français, les nouveaux arrivants et les Autochtones. Comme cela a été dit précédemment, des milliers de groupes au niveau local, municipal, provincial et territorial existent. Et nous avons besoin de votre avis. Nous avons aussi besoin d'entendre les personnes qui ne sont peut-être pas connectées à un réseau ou à un groupe particulier. Nous nous engageons à dialoguer avec les personnes en anglais, en français, en langue des signes québécoise, en langue des signes américaine, et les personnes qui utilisent des méthodes de communication améliorées alternatives. Nous voulons dialoguer de la manière qui vous convient le mieux. La diversité est très importante dans notre travail. Par exemple, c'est un élément dont nous tenons compte lors du choix des membres de nos comités techniques. Le fait d'avoir des membres de comité technique d'origines diverses peut contribuer à garantir que notre travail et le travail de développement des normes tiennent compte des spécificités culturelles et régionales. 

Penny HARTIN

Merci, Mary. Il y a aussi beaucoup de questions sur notre mandat. Nous avons des questions sur nos relations avec les provinces et les territoires. Denis demande, qu'est-ce que le gouvernement fédéral fait pour appliquer le projet de Loi C-81 et quand pourrait-il commencer à prendre effet? Heather demande : quelles ont prises pour s'assurer que les hébergements d'urgence, les transports et autres domaines sont accessibles pour ceux d'entre nous qui sont sensibles à l’environnement? Et Linda a posé une question sur les normes d'accessibilité pour les logements dans la province du Nouveau-Brunswick. Paul-Claude, pouvez-vous décrire notre mandat et notre relation avec les provinces et territoires, s’il vous plait? 

Paul-Claude BÉRUBÉ

Oui merci, bien sûr, je le ferai avec plaisir. C'est une question très importante, parce que les personnes qui connaissent bien le texte de la Loi canadienne sur l'accessibilité savent que cette Loi  s'applique d'abord et avant tout aux entités fédérales, mais elles sont inquiètes parce que dans la vie de tous les jours, elles sont aussi concernées par beaucoup d'éléments qui relèvent des compétences provinciales ou des compétences municipales et elles veulent savoir jusqu'à quel point ces normes que nous allons élaborer pourront s'appliquer à ces compétences. Donc, si on revient à la Loi canadienne sur l'accessibilité, il s'agit d'une loi fédérale qui s'applique, comme je le disais, aux entités sur réglementation fédérale. Normes d'accessibilité Canada a le mandat de créer des normes d'accessibilité pour les organismes sous réglementation fédérale. Les champs de compétence fédérale comprennent entre autres le gouvernement fédéral et toutes ses entités, mais aussi les banques, les communications, la radiodiffusion et le réseau de transport fédéral. C'est-à-dire l'Office des transports du Canada et le CRTC qui sont chargés de développer des normes dans leur domaine d'expertise. Plusieurs provinces ont déjà adopté ou sont sur le point d'adopter des lois en matière d'accessibilité qui s'appliqueront à leurs champs de compétence. Les organismes sur réglementation provinciale ou territoriale comprennent entre autres les hôpitaux, les écoles, le transport local, le logement en majeure partie et tout ce qui concerne le commerce. Mais nous voulons nous assurer que l'accessibilité soit la même partout au Canada, et non seulement avoir des normes d'accessibilité fédérales qui s'appliquent aux organismes fédéraux, mais que chaque province ait sa propre juridiction, ait sa propre réglementation sous sa propre juridiction. C'est pourquoi nous avons notre équipe, Philip RIZCALLAH et son équipe de travail, et de même qu'avec les membres du conseil d'administration, ont débuté à établir de très bonnes relations avec les entités provinciales et territoriale, les gouvernements ainsi que les gouvernements municipaux, et ce, en vue d'obtenir de leur part un consentement à la participation, à l'application des normes que nous allons développer sur leur territoire. Donc, Normes d'accessibilité Canada collabore actuellement avec les provinces et les territoires pour mieux comprendre leurs priorités en matière de développement des normes. Il ne s'agit pas d'attendre dans 20 ans pour savoir de quelle façon elles vont appliquer les normes. Non, dès à présent, nous travaillons avec les provinces et territoires ainsi que les municipalités pour faire en sorte qu'elles puissent travailler de concert avec nous pour le développement de ces normes. Alors, les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux pourront facilement adopter nos normes et les adapter aussi. Cependant, nous ne pouvons obliger aucun gouvernement à le faire. Nous voulons également connaître les pratiques exemplaires qui existent déjà dans les province et territoires, parce que nous avons à apprendre de ce qui se passe dans chacune des provinces et territoires. Actuellement, notre but, c'est de développer des normes, mais développer des normes en fonction de nos connaissances. Alors, nos comités techniques vont élaborer ces normes en tenant compte de ces pratiques exemplaires. 

Penny HARTIN

O.K. Merci beaucoup, Paul-Claude. Nous allons travailler main dans la main avec nos partenaires, des provinces et territoires, pour créer un Canada plus accessible. C'est merveilleux de voir toutes vos questions! Michel a demandé : quel est le processus pour avoir les normes d'accessibilité pour les personnes sensibles à l'environnement, notamment aux produits chimiques? Mary, est-ce que vous voulez répondre? 

Mary REID

Merci, Penny HARTIN. Simplement dit, toutes les normes développées par Normes d'accessibilité Canada permettront d’éliminer obstacles pour toutes les personnes en situation d’handicap, cela inclut les personnes atteintes d'hypersensibilité environnementale et les personnes atteintes d’hypersensibilité chimique multiple. Les personnes atteintes d'hypersensibilité environnementale et chimique multiple peuvent contribuer à l'élaboration de nos normes de plusieurs façons. Vous pouvez vous porter candidat pour devenir membre des comités techniques et vous avez également la possibilité de donner votre avis sur les projets de normes lorsqu'ils font l'objet d'une consultation publique ouverte à tous les Canadiens. Nous mettrons donc les projets de normes en ligne pour une consultation publique au fur et à mesure de leur élaboration. Un avis à ce sujet sera diffusé sur nos plateformes de médias sociaux, publié dans notre bulletin d'information et envoyé à toutes les personnes inscrites sur notre liste de parties prenantes. Si vous ne l'avez pas encore fait, ce serait vraiment bien de vous inscrire sur la liste des parties prenantes et vous recevrez un avis lorsque les consultations seront prêtes à être examinées. Merci, Penny HARTIN. 

Penny HARTIN

Merci beaucoup, Mary. Nous avons des questions sur les normes en matière d'emploi. Lise a demandé : comment est-ce que le gouvernement peut aider les personnes atteintes de la sclérose en plaque à maintenir leur emploi, leur profession, avec les encadrements nécessaires? Paul-Claude, pouvez-vous répondre à Lise, s'il vous plaît? 

Paul-Claude BÉRUBÉ

Je peux certainement. J'ai un petit problème avec mon écran. Penny HARTIN Est-ce que vous pouvez aller à la prochaine question et je vais répondre à cette question dans une minute? Désolé, j’ai un problème avec mon écran. 

Penny HARTIN

Absolument. Je reviendrai à vous, Paul-Claude, dans quelques minutes. J'ai une autre question en lien avec les activités du conseil d’administration. Roxanna demande : quelles sont les méthodes, le cas échéant que Normes d'accessibilité Canada explore ou poursuit activement pour sensibiliser les universités et collèges canadiens afin d’impliquer les jeunes canadiens? C'est une très bonne question. Merci beaucoup. Joe, peut-être que vous voudriez répondre? 

Joe MCLAUGHLIN

Je veux répéter ce que Penny HARTIN a dit. Merci beaucoup. L'engagement avec les jeunes est très important. Nous bénéficions des points de vue de public différents et diversifiés. En effet, nous devons tenir compte des jeunes dans l’élaboration de nos normes. Quand nous consultons le public sur nos normes, il sera important que les jeunes de participer au processus afin que leurs voix soient entendues. Normes d'accessibilité Canada développe une stratégie pour impliquer les jeunes, particulièrement les jeunes en situation de handicap. Cela va inclure un événement pour les jeunes cet automne. Nous aurons davantage d'informations à partager dans les prochains mois. Assurez-vous de visualiser ces informations sur nos plates-formes de médias sociaux. Nous nous sommes aussi engagés à travailler avec des organisations pour la promotion et la mise en œuvre de nos normes. 

Penny HARTIN

Merci beaucoup, Joe. Paul-Claude, êtes-vous prêt à répondre à la question de Lise? 

Paul-Claude BÉRUBÉ

Oui. Est-ce que vous voulez répéter le reste de la question, s'il vous plaît? 

Penny HARTIN

Nous avons reçu des questions sur les normes en matière d'emploi. Lise a demandé : comment est-ce que le gouvernement peut aider les personnes atteintes de la sclérose en plaque à maintenir leur emploi, leur profession, et les encadrements nécessaires? Paul-Claude! 

Paul-Claude BÉRUBÉ

Oui. Merci beaucoup. Désolé pour le petit intervalle. Alors, oui, cette question est très importante. Nous avons effectivement formé un comité technique qui est chargé des normes sur l'emploi. Ce comité technique est formé d'experts en la matière dont plusieurs personnes en situation de handicap qui peuvent contribuer au comité par leur expérience. Cette norme en matière d'emploi couvrira le cycle complet de l'emploi, c'est-à-dire l'obtention et le maintien d'un emploi, mais aussi, la demande de mesures d'adaptation en milieu de travail. Tous qu’on parle de mesures d’adaptation. Et évidemment l'accès à des opportunités de développement de carrière. Mais les normes en matière d'emploi vont également concerner aussi l'emploi, mais du point de vue d'une grande diversité de personnes en situation de handicap. Tous les Canadiens et les Canadiennes qui auront l'occasion de donner leur avis sur une ébauche de cette norme. Alors, ce que je veux dire, c'est que nous allons -- après que nous aurons élaboré un projet de norme, évidemment, il y aura une consultation publique qui permettra à tous les Canadiens et les Canadiennes de pouvoir contribuer à l'élaboration de cette norme. En fait, nous prévoyons que cette norme sera prête pour une consultation publique à la fin de l'année 2022, début de l'année 2023. 

Penny HARTIN

Merci beaucoup, Paul-Claude. Je devais m'assurer que je n'étais pas en sourdine 

Paul-Claude BÉRUBÉ

Merci. 

Penny HARTIN

Nous avons reçu une question de l'auditoire Maureen, on ne vous a pas beaucoup sollicitée. Je me demandais si vous pouviez répondre à cette question de Diane : est-ce que quelqu'un peut se joindre à un comité technique? 

Maureen HAAN

Désolée, ça a coupé. Vraiment désolée. Quelqu'un peut-il se joindre à un comité technique ? Oui, tout à fait, on peut se joindre. Il y a des priorités qui ont été établies pour le genre de caractéristiques, d'expertises à apporter au comité technique. Mais tout le monde est invité à postuler, dès que les postes du comité technique seront publiés. Donc merci pour celle-là, Penny HARTIN. Désolée. Je n'ai pas entendu mon nom être appelé. 

Penny HARTIN

Je m'en excuse. J'ai pensé vous avertir un peu à l'avance, notamment en raison de certaines des questions qui viennent d'être posées par le public, qui est fantastique. Philip, juste pour vous prévenir, nous avons reçu une autre question de l'auditoire à laquelle je vais vous demander de répondre, si vous le voulez bien. Si vous pouviez nous en dire plus sur la relation avec le Conseil national de recherches et sur la manière exacte dont nous allons travailler pour transformer les normes d'accessibilité en loi provinciale.  

Philip RIZCALLAH

Merci beaucoup pour la question. Donc, cette relation avec le Conseil national de recherche est très forte. Pour ceux qui ne sont pas au courant du lien entre le Conseil national de recherches et les normes, le Conseil national de recherche est responsable du développement du code national du bâtiment pour le pays. Ce sont les codes pour la construction, le feu, l'énergie, la plomberie. Ces normes sont développées comme modèles et utilisés par les provinces et adoptés par les provinces soit en totalité ou dans leur vaste majorité lorsque qu’elles deviennent des lois. Le Code national du bâtiment comporte une petite section qui touche l'accessibilité, mais le Code fonctionne sur la base d'un niveau minimum acceptable. Donc la différence entre ce que fait le Code national du bâtiment et ce que Normes d'accessibilité Canada fait, nous examinons l'accessibilité du point de vue de l'équité pour tous. Donc nous construisons, nous concevons ces normes comme étant les meilleures exigences qui peuvent être utilisées. Et, nous travaillons de près avec le Conseil national de recherches. Nous espérons élaborer ces normes. Nous allons alors faire des recommandations au Conseil national de recherches, à la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies, pour les adopter et considérer de les inclure dans le code national du bâtiment. La barre est donc placée beaucoup plus haut. En plus de cela, nous travaillons avec les gouvernements territoriaux et provinciaux à travers le pays pour voir quels sont leurs besoins et essayer de travailler avec eux alors que nous développons ces normes dans l'environnement bâti ou quelque norme que ce soit, pour qu'ils soient plus aptes à adopter nos normes. Si nous tenons compte des préoccupations qu'ils ont au niveau régional, nous pouvons les prendre en considération ou les transmettre à notre comité pour qu'ils les prennent en considération de sorte que, lorsque notre norme sera publiée, non seulement elle sera, nous l'espérons, adoptée dans les codes nationaux du bâtiment, le gouvernement fédéral l'adoptera, mais en même temps, les gouvernements provinciaux envisageront d'adopter ces normes également. C'est à ce moment-là que vous aurez un véritable impact dans tout le pays. Merci.

Penny HARTIN

C'est bien, Philip. Merci beaucoup. Bien. Merci pour les questions qui ont été soumises en ligne alors que nous parlions. Malheureusement, nous n'avons plus de temps pour répondre à d'autres questions, mais nous voulons vous remercier toutes pour les questions que vous nous avez envoyées. Plusieurs d'entre elles étaient excellentes. Donc, si nous n'avons pas répondu à votre question, nous allons faire un suivi avec vous au cours des prochaines semaines. Nous allons maintenant prendre une pause de 10 minutes. Veuillez rester connectés pendant que vous vous étirez ou que vous vous faites un thé. On se revoit dans 10 minutes.

Prestation de services accessibles avec la conférencière Maayan ZIV

Brad McCANNEL

Bonjour à tous, bienvenue après la pause. Je m'excuse pour les problèmes techniques, on entend des bruits de fond. Nous nous en excusons. C'est notre première fois, donnez-nous une chance! Donc, mon nom est Brad McCANNEL, je fais partie du conseil d’administration de Normes d'accessibilité Canada et le président du comité de vérification. Dans un moment, nous allons commencer notre première discussion sur la prestation de services accessibles. J'ai l'impression de prêcher à la chorale ici! Comme nous le savons tous, de nombreuses personnes de notre communauté se heurtent à des obstacles lorsqu'elles tentent d'accéder aux programmes et services du gouvernement fédéral qui nous sont destinés. Notre prochain intervenant en sait plus sur ce sujet que la plupart des gens. Maayan ZIV, est la fondatrice et PDG de AccessNow, une startup sociale qui cartographie les normes d'accessibilité de tous les types d'environnements au niveau du consommateur. Maayan est une défenseuse passionnée et acharnée de la création d'un monde plus accessible. Accueillons Maayan ZIV. 

Maayan ZIV

Merci Brad (Aucune interprétation disponible). Je porte une chemise blanche et j'ai les cheveux bruns. Lorsqu'on m'a demandé de prendre la parole aujourd'hui, j'ai beaucoup réfléchi à ce que je pourrais ajouter de différent de ce dont nous parlons habituellement en matière de prestation de services accessibles. Donc - et maintenant c'est corrigé. Ok, c'est super. Je vais continuer. Si quelque chose se présente, je peux relayer ces messages, sans problème. Je pensais à ce que je pourrais apporter de différent de ce dont nous parlons habituellement.  Et dans ces conversations, pour la plupart, la grande majorité de nous tous travaillons dans le domaine de l'accessibilité, et pense beaucoup à l'accessibilité. Et j'ai grandi avec mon handicap. J'ai utilisé un fauteuil roulant tout au long de ma vie et je pense beaucoup ces derniers temps à ce que cela signifie d'être aux commandes de la création d'une expérience accessible, de la conception de services accessibles. Je pense beaucoup à l'accessibilité en tant qu'expérience. Je pense que nous envisageons souvent l'accessibilité sous l'angle pratique et tangible de la prestation d'un service, de la conception d'un produit ou, vous savez, de la création d'une législation ou de l'élaboration de normes. Mais, vous savez, pour moi, en tant que personne en situation de handicap, l'accessibilité au sens large est quelque chose que je vis. Et si nous considérons l'accessibilité comme une expérience, cela nous permet également de penser à la conception de cette expérience. De bout en bout. Depuis la conception de "je veux que quelqu'un ressente quelque chose". Je pense que dans le travail que je fais, dans une entreprise technologique, nous parlons beaucoup de réflexion conceptuelle. Sur la façon dont nous pouvons avoir de l'empathie pour la communauté pour laquelle nous résolvons un problème. Se mettre vraiment dans la peau ou dans les roues de quelqu'un qui rencontre un certain problème. Comment passer de ce problème à l'idée de lancer toutes sortes de solutions sur un mur et de penser à la manière dont ce processus peut aboutir à une solution.  Et je pense qu'un bon design est intentionnel. C'est quelque chose sur lequel on devrait être tout à fait d'accord. Un bon designer pense à ce que ressentent les gens lorsqu'ils interagissent ou s'engagent avec une solution. Comment utilisera-t-il le produit si c'est un produit que je construis, si je crée quelque chose de nouveau ou si j'itère à partir d'une version plus ancienne ? Comment une personne peut-elle faire part de ses rétroactions lorsque quelque chose ne fonctionne pas ?  Comment contacter le support ? Donc, du début de l'expérience jusqu'à la fin, la conception est intentionnelle Et je crois fermement, et je suis sûr que vous serez nombreux à hocher la tête, qu'une bonne conception est une conception accessible, une conception inclusive. Lorsque nous élaborons des systèmes, des services, des produits, des expériences correctement, ce sont aussi des expériences avec lesquelles chaque personne peut s'engager et interagir. Il n'y a pas besoin venir après coup et, vous savez, d'essayer de joindre quelqu'un par le biais d'une ligne d'assistance spéciale et de dire: « Ah, je n'ai pas été inclus. En passant, je n'ai pas pu accéder au service. » Le bon design est accessible, et donc il est inclusif, mais nous sommes loin de cette réalité, comme nous le savons fort bien. Je me demande : de quoi ça aurait l'air si nous avions fait toutes les choses correctement, dès la première étape? Et je me remémorais certaines choses durant la fin de semaine, je pensais : où est-ce que, moi-même, j'ai vu cela arriver du début jusqu'à la fin, où est-ce que j'ai vu l'expérience complète qui fonctionnait de manière transparente, avec un bon design accessible intentionnel? Et la première chose qui m'est venue à l'esprit, l'exemple le plus viscéral, l'exemple le plus clair, c'était une expérience que j'avais eue lors d'un voyage à Vancouver, où j'étais restée dans un hôtel boutique, je me souviens avoir fait des plans au préalable, comme je le fais normalement lorsque je voyage avec un fauteuil roulant électrique, il y a beaucoup de choses à considérer, j'ai téléphoné l'hôtel où j'allais rester, j'avais ma liste habituelle de questions à poser: y-a-t-il une marche à l'entrée? Est-ce que vous pouvez recommander le transport pour me rendre chez vous? Est-ce qu'il y a des services de concierge qui pourraient m'aider pour naviguer dans l'espace de manière plus accessible ? Et je me souviens d'avoir posé la question : et si j'arrive par avion, c'est la première fois que je viens à Vancouver -- comment est-ce que je peux accéder à l’hôtel? Est-ce que je dois réserver à un transport adapté? Et je m'attendais à toutes sortes de réponses : je ne sais pas, peut-être, je vais vous mettre en attente une minute, je vais demander à mon superviseur et vous envoyer un courriel. Il y a peut-être un taxi. J'ai entendu tellement de réponses, mais celle-ci était nouvelle pour moi.: vous n'avez rien à faire; lorsque vous arrivez à l'aéroport, vous prenez les transports publics comme tout le monde et ils vous amènent littéralement à la porte d'entrée. Ça semblait trop facile! Ça semblait impossible! Et je me souviens avoir dit : êtes-vous vraiment sûr? Je posais la question : mais qu'est-ce qui arrive si cela arrivait? Vous êtes sûr qu'il n'y a pas un endroit spécial où je dois attendre, une ligne d'assistance spéciale que je dois appeler quand j'arrive à la sortie de l'aéroport? Il y a tellement de solutions de rechange différentes. Et là tout d'un coup, elle me donnait une réponse simple, je pensais : mais ce n'est pas possible. Mais elle semblait très confiante, j'ai dit : je vais l'essayer. Je suis arrivée, comme elle l'avait dit, il y avait des transports accessibles avec tout le monde, je suis montée à bord, je suis arrivée à destination. Donc, c'était le premier signal qui m'a laissé savoir que j'avais été incluse dans le design de ce service, j'avais été incluse dans la conception de cette expérience. Quand je suis arrivée de l'autre côté de la rue et que je me suis retrouvé à mon hôtel, j'étais encore, vous savez, en train de gérer l'anxiété ou les mécanismes d'adaptation que j'ai souvent quand je voyage, je pensais que je pourrais rencontrer une marche à l'entrée, une sorte de barrière que je devrais franchir.  Mais il n'y en avait pas. Je suis arrivée dans un large hall accessible, avec de larges portes accessibles qui se sont ouvertes automatiquement lorsque j'ai conduit mon fauteuil roulant à l'intérieur. Quelqu'un était là et m'a dit : Oh, vous devez être Maayan ZIV, nous avons parlé au téléphone. Le deuxième signal pour me dire qu'il y avait un design intentionnel pour penser qu'il y aurait quelqu'un qui arriverait aujourd'hui avec une chaise roulante et elle aurait peut-être besoin d'aide additionnelle. Elle m'a expliqué où est-ce que je pouvais avoir accès à telle ou telle chose, quels services je pouvais appeler si j'en avais besoin. Toute l'expérience avait été tellement accessible que j'ai commencé à me poser la question : est-ce que c'est vraiment possible que ce soit si facile? Et durant tout mon voyage, cette expérience d'arriver quelque part, être accueillie par quelqu'un qui était formé et qui comprenait le genre de choses pour lesquelles je pouvais avoir besoin de soutien, jusqu'à l'expérience dans la chambre d'hôtel, tout était accessible, tout avait été pensé. Et pour moi toute cette expérience, dans son ensemble, représente vraiment ce concept de design accessible intentionnel, bien pensé, ça s'applique à tout, c'est très simple. C'est plus que des rampes d'accès et des entrées. Il s’applique à l'emploi, au service à la clientèle, à l'approvisionnement, à la planification d'événements, à la communication, à l'informatique, à la conception de produits, aux transports et, oui, aux infrastructures. Ce concept selon lequel, du début à la fin, si nous sommes inclusifs d'une façon intentionnelle. Si nous en faisons une priorité d'élaborer en ayant à l’esprit l’expérience de chaque individu. Vous savez, vous pensez aux espaces qui ont une certaine musique et certains sons et un certain éclairage, toutes ces choses, vous savez, jusqu'au chocolat qu'ils laissent sur votre oreiller. Nous allons revenir à l'exemple de l'aéroport. Tout est conçu pour vous donner une expérience émotionnelle. Tout est soigneusement préparé pour un type spécifique de personne. La plupart du temps, cette personne n'est pas quelqu'un en situation de handicap, et ça va prendre beaucoup plus de travail que la mise en œuvre de normes pour arriver à ce niveau d'excellence. Nous devons penser à chaque petit signal qui pourrait donner à quelqu'un la confiance de se sentir inclus et avoir cette assurance que leur expérience est appréciée. Pour moi, c'est ça, un Canada accessible, mais s'il y a quelque chose que nous avons appris durant ces moments très difficiles, c'est que les changements sont possibles, et nous pouvons, sous la pression, faire des choses importantes et difficiles. Donc, je suis très confiante que nous allons atteindre ce jour et qu’avec le travail avec nous faisons ici, nous pouvons commencer à signaler à tous les autres comment ils peuvent mettre en œuvre une partie du leadership dont nous faisons preuve au Canada et l'intégrer dans leur propre travail qui pourrait ne pas être touché par les normes. Et voilà ce que j'ai à vous dire d'une façon officielle, et je vous cède la parole, Brad, et pour savoir s'il y a des questions. Merci beaucoup d'avoir écouté.

Brad McCANNEL

Encore une preuve que les meilleures perspectives viennent des gens qui ont vécu l'expérience! Un bon design est intentionnel. Des mots pour vivre, juste là. Un bon design est intentionnel. Un bon design est un design informé. Donc, j'aimerais maintenant recevoir des questions, si c'est possible. Pour nous aider, je veux présenter notre modérateur, Jacques Falardeau. 

Jacques FALARDEAU

Merci Brad, merci à tous. Comme Brad a dit, je m’appelle Jacques Falardeau, je suis un des gestionnaires à Normes d'accessibilité Canada.

Je suis très heureux d'être ici avec vous cet après-midi afin de pouvoir transmettre vos questions sur la prestation des services accessibles à Maayan. Un rappel rapide qu'il y a deux façons dont vous pouvez soumettre vos questions. 

  1. Vous pouvez cliquer sur le bouton « Participer » sur votre écran, il ressemble à une personne qui lève la main, et 
  2. Vous pouvez également nous envoyer un courriel à l'adresse asc-nac@canada.gc.ca

N'oubliez pas que c'est possible que nous n'allons pas être capables d'être en mesure de répondre à toutes vos questions cet après-midi, mais nous allons certainement faire de notre mieux pour le faire. Maayan nous avons reçu une question d'Ashley qui demande : comment pouvons-nous offrir un service plus accessible grâce à la prestation par défaut et comment pouvons-nous en éliminer les obstacles? 

Maayan ZIV

C'est une bonne question! Je pense que pour moi, la façon dont j'aborderais la question est similaire : si nous voulons des choses par défaut, elles doivent être conçues par défaut. Et souvent, lorsque nous parlons de choses comme la prestation de services accessibles, vous savez, je pense que cela devrait être tout simplement appelé la prestation de services, et ça devrait être accessible automatiquement. Et afin d'arriver à ce point-là, les gens qui conçoivent les services ont besoin de comprendre que ça fait partie de leurs responsabilités. Il arrive souvent qu'un département cloisonné se concentre sur l'accessibilité indépendamment de l'événement principal ou du cours principal de la conception d'un service. Je pense que si nous voulons atteindre le défaut, nous devons nous assurer qu’il est inclus à chaque étape du processus. Ça ne doit pas être quelque chose de sporadique comme, nous avons maintenant le CART et la transcription en direct et la langue des signes américaine à un évènement. Et il y a ce moment merveilleux. Mais alors quelque part d’autre, les mêmes signaux de ces mêmes niveaux d’excellence ne sont pas donnés. Donc, si nous voulons que ce soit automatique, il faut que les gens qui créent ces services aient de la formation et l’éducation appropriées. Et évidemment, ça doit inclure des personnes en situation de handicap pour la conception de ces expériences. Alors je pense que la deuxième question, à savoir comment est-ce qu'on retire les barrières à l’accessibilité, c’est en la voix des personnes en situation de handicap. Et dans le cadre du processus de conception, obtenez une prestation de services appropriée. Et penser à qui le fait vraiment bien et qu'est-ce qu'on peut apprendre d'eux. 

Jacques FALARDEAU

Merci, Maayan. La prochaine question est vraiment semblable, mais toute aussi importante, un autre participant a posé la question : si vous partageriez avec nous ce que vous pensez des lacunes au niveau des services accessibles? 

Maayan ZIV

Ouais, ouais! C'est vraiment semblable, mais aussi, très important, je pense que dans le travail que j'ai fait, et avec la diversité de compagnies, d’organisations, de gouvernements avec lesquels j'ai eu l’occasion de parler, il y a certains éléments qui me sautent aux yeux. D'abord, c'est que je crois que définitivement, il y a des lacunes significatives quant à l'éducation. Par exemple, considérons la communication. J'ai beaucoup étudié en communication quand j’étais à l’école, mais on ne nous a jamais parlé d'accessibilité. Pas avant la fin, dans un cours spécialisé nous avons pensé à comment écrire d’une façon inclusive? Comment concevoir des services qui soient inclusifs dans le travail que nous faisions ? Je pense que si nous sommes en train de former des personnes à créer des nouvelles choses, il faut que l'accessibilité fasse partie de l'équation. Et sans cela, nous sommes tout simplement en train de former accidentellement la prochaine génération de personnes de bâtisseurs de barrières qui doivent ensuite se débrouiller seuls, être éclairés et se sentir un peu mal à l'aise par rapport au fait qu'ils sont passés par tout un système éducatif qui les a laissé tomber sur ce point. Ils auront à apprendre ça eux-mêmes. Donc, je pense que l'éducation, c'est un des premiers et plus importants éléments. La deuxième des choses concerne le leadership. Je pense que si nous voulons aborder certaines des lacunes et comprendre où elles se trouvent, vous savez, en regardant les personnes qui ont indiqué que ce sont des priorités dès le début, comme à chaque étape, je crois que c'est vraiment important, c'est très difficile si vous passez par le processus d'identifier des lacunes, de partager ces lacunes, et puis, vous savez les dirigeants au-dessus de vous disent, oh bien, nous avons changé d'idée de trimestre, ce n'est pas une priorité. Pour moi, ça, c'est une lacune importante : le leadership doit être de la partie. Sinon, même vous êtes un champion dans votre organisation, que ce soit au sein du gouvernement fédéral ou d’une petite entreprise opérant quelque part au Canada, vos dirigeants n'adhèrent pas et ne croient pas au travail pour lequel vous vous consacrez à résoudre des problèmes, c'est très difficile de créer les prochaines étapes pour créer réellement des solutions de services accessibles. 

En dernier lieu, je dirais qu’on a vraiment besoin d'avoir une représentation large et diversifiée de toutes les sortes d'expériences vécues, de situations d'handicap. Ça me paraît évident, mais si on veut identifier les lacunes, ça prend les personnes qui ont des expériences très différentes en situations de handicap pour partager leurs propres perspectives de ce qu’elles voient. Souvent, le meilleur exemple de comment arriver à des solutions est inspiré par des personnes en situation de handicap comme nous. Eh bien, maintenant, ce sont les trois lacunes que j’ai identifiées comme étant le manque de visibilité et de représentation de la communauté de personnes en situation de handicap dans la prestation de services. Souvent, il y a un manque de leadership de la part des personnes qui retroussent leurs manches et disent « Oui, j'y crois, oui je le ferai, je m’en porte garant, je vais me battre pour ça », et un manque d'éducation pour ceux qui se lancent. 

Jacques FALARDEAU

Merci, Maayan. Notre prochaine question provient de Meredith, et je crois que dans votre rôle avec AccessNow, je crois que vous aurez beaucoup de compréhension sur ce que ça veut dire, l'accessibilité pour différentes personnes, et c'est là où la question de Meredith s’inscrit. Elle demande ce que nous devons faire pour nous assurer que les édifices fédéraux soient conçus pour répondre aux besoins d’accessibilité du personnel et des visiteurs neurodivergents, ainsi que des personnes souffrant de troubles mentaux. Elle cite les espaces sensoriels, de concentration ou les espaces communs. 

Maayan ZIV

Oui, c'est une excellente question! Et je suis contente que vous l’ayez posée, Meredith. Je crois que bien souvent, et c'était plus tôt dans la présentation, quand les personnes pensent à l'accessibilité, ils pensent à des rampes et des marches, et c'est ce que ça veut dire.

Et je pense, vous savez, que nous devons absolument tenir compte des différentes perspectives de ce que les gens considèrent comme l'accessibilité pour eux, ce qui peut être une chose très personnelle. Ça peut être très différent d'une personne à l'autre. Je peux partager sur le plan personnel, ce que nous avons fait à AccessNow, c'est semblable en tant qu'évolution. Nous avons commencé par créer une plateforme technologique qui visait à répondre aux besoins de navigation des personnes disposant d'appareils à capacité. Les personnes qui utilisaient des fauteuils roulants ou des cannes ou des marchettes, qui étaient gênés par, vous savez, des marches à l'entrée et des choses comme ça. Ce qu'on prendrait pour acquis. Et la façon dont nous avons évolué dans notre réflexion était en fait juste en posant des questions à notre communauté. Ça semble si simple, mais 

  1. la première des démarches, c'est évidemment: de quoi avez-vous besoin? Qu'est-ce qui fonctionne bien pour vous? Qu'est-ce qu'on peut faire différemment qui va vous permettre d'être plus inclus? 
  2. Et la deuxième partie, la partie plus difficile, c'est de prendre cette rétroaction et puis de l'intégrer à votre solution. C'est donc très facile de poser des questions aux gens, parfois. Mais c'est beaucoup plus difficile de prendre ça et de faire une conception vraiment authentique qui va inclure des personnes neurodivergentes ou ayant des problèmes de santé mentale. 

Il faut trouver une façon d'abord de poser la question qui permettra aux personnes de contribuer le mieux, c’est une chose très importante. Si un sondage ou un long document n'est pas la bonne façon, ne le faites ainsi.

Il faut trouver une façon d'arriver à ce que la personne soit à l’aise de fournir sa rétroaction. Et ensuite créer les signaux qui suggèrent, oui, nous avons changé. Oui, nous avons créé, vous savez, des espaces sensoriels neutres ou des espaces avec un éclairage réduit, disons, ou des espaces qui, vous savez, pourraient être conçus légèrement différemment.

Il y a beaucoup de façons de donner le signal : oui, nous sommes en train d'écouter; oui, nous sommes en train d'effectuer les changements., mais ça va toujours commencer et à chaque étape, il faut que ça intègre des personnes qui ont ces expériences pour s’assurer d’une conception de bâtiment adapté. Ouais.

Jacques FALARDEAU

Merci, Maayan. Ma prochaine question est de quelqu'un qui vient de l'envoyer, et ce sera Katie. Katie dit ceci : votre expérience me rappelle la notion de mobilité en tant que service ou MAAS [En anglais]. Elle demande : « Est-ce que vous croyez que nous pourrons arriver à un point d'accessibilité en tant que service, y compris les handicaps invisibles? »

Maayan ZIV

Excellente question! J'aimerais entendre davantage vos idées à ce sujet et ce que ça voudrait dire. De la façon dont je vois les choses, et il y a eu un moment dans le parcours AccessNow où nous avons commencé à penser, vous savez, que l’accessibilité devrait être un service? À bien des égards, oui, je suis d'accord, mais aussi, je crois que ça devrait être intégré dans tout.

Donc, ça devrait être vraiment la meilleure forme de conception accessible, c'est comme une épée à double tranchant, parce que si c'est vraiment bien conçu, c'est invisible, personne ne s'en aperçoit.

Et c'est là que réside la difficulté d'une prestation de services accessibles de qualité, car elle être faite de façon que les personnes obtiennent ce dont ils ont besoin.

Donc, il ne ressort pas comme un pouce endolori, il ne ressort pas comme une caractéristique spéciale, je pense que ce serait éventuellement mon idéal à terme. Et pour y arriver, je pense qu'il est tout à fait logique de créer des opportunités de marketing ou d'avantage concurrentiel pour les entreprises qui parlent de l'investissement dans l'accessibilité comme d'une caractéristique clé afin de créer une sorte de FOMO, à mon avis, où les gens disent que c'est vraiment génial. Elles ont une plus grande part de marché parce qu'elles ont investi dans ce domaine. Elles ont une meilleure satisfaction client parce qu'elles ont investi dans ce domaine. Et j'ai vu certaines entreprises commencer à faire des bonds en avant dans ce sens. Je pense en fait à la récente publicité de Google pendant les Oscars, je ne sais pas si vous l'avez vue, ils ont créé une publicité entièrement consacrée au sous-titrage. Ils auraient pu profiter du prime spot pour faire toutes sortes de choses. Mais ils ont choisi de parler de vidéoconférence accessible et de l'expérience émotionnelle réelle d'être inclus dans cette expérience.

Donc il y a des compagnies qui commencent à se rendre compte que, nous pouvons prendre ce concept-là de livraison de services accessibles et le concevoir ça comme un avantage compétitif de notre marque. Et je dirais que ce n'est pas vraiment différent de ce que nous pouvons faire au gouvernement fédéral, en passant. Mais je pense que c'est un pas en avant pour que tout le monde le fasse et que ce ne soit pas une compétition pour savoir qui a des choses accessibles et qui n'en a pas, mais qui fait le meilleur travail pour créer quelque chose de cohérent et totalement invisible où les choses fonctionnent vraiment bien. J'espère que j'ai bien répondu. 

Jacques FALARDEAU

Merci, Maayan. Je passe à la prochaine question, celle-ci concerne la conception universelle et l'accessibilité universelle. Un des participants a demandé : est-ce qu'il y a moyen de recevoir les services ou du soutien sans avoir à expliquer pourquoi vous avez identifiez un obstacle, surtout pour les personnes qui sont en situation de handicap non visible? 

Maayan ZIV

J'adore cette question, parce que c'est quelque chose que j'ai souvent à l'esprit! Donc, je vais revenir sur mon meilleur exemple, sur ce je fais tous les jours chez AccessNow. À plusieurs reprises, au cours du processus de conception, des personnes ont suggéré de laisser les gens créer des profils indiquant leur type de handicap et leurs préférences.

Et j'ai dit parce que ça ne devrait pas avoir d'importance.  Parce que, si nous le faisons vraiment bien, peu importe quelle serait votre situation de handicap ou votre besoin spécifique, vous devriez pouvoir être soutenu sans avoir à toujours vous dévoiler.

Dépendamment où vous êtes, à quel moment de votre vie, vous n'êtes pas toujours à l'aise de faire cela. Et je pense que cela est votre droit. Je n'ai pas ce privilège-là. Quand j'arrive, on voit que je suis en chaise roulante. Bien que dernièrement sur Zoom, je peux ne pas révéler cela si je veux. Je finis par dire aux gens que je suis en chaise roulante de toute façon. Je pense que si c'est vraiment bien fait, vous devriez être capable de dire : j'ai besoin de ci ou je veux ça et voici comment je travaille de façon optimale sans avoir à vous justifier, parce que vous êtes en situation de handicap, vous avez donc besoin de mesures d’adaptation.

Si c'est vraiment bien fait, si vous avez besoin de quelque chose, il ne devrait pas y avoir une question comme est-ce que vous avez droit à ça. Je me souviens, par exemple, je vais retourner à la compagnie aérienne parce qu'évidemment voyager est dans mes pensées. Je me rapproche de plus en plus de la possibilité de faire ça. OK.

Êtes-vous êtes vraiment dans un fauteuil roulant ou est-ce que vous pouvez marcher un peu? Vous n'avez pas l'air d'être une personne en situation de handicap. Ces qualificatifs pour déterminer si quelqu'un mérite ou devrait avoir besoin d'aide ou de mesures d’adaptation, je pense que c'est une pensée vraiment dépassée. Si on a besoin de quelque chose pour mieux faire son travail, ça devrait être là, de la même façon que vous pouvez mettre votre écran en mode sombre pour voir les choses différemment. C'est juste là, c'est intégré. Si vous en avez besoin c’est là. Et je pense que la livraison de services accessibles ne devrait pas être différente, si vous en avez besoin, c'est là, sans question. Tous les formulaires et justifications de qui et pourquoi, rendent en fait beaucoup plus difficile pour une personne qui a besoin d'aide d'obtenir cette aide. Parfois, les gens abandonnent simplement. Et c'est en effet un des défis majeurs particulièrement dans l'emploi. Nous voulons retenir et nous assurer que les personnes qui sont en situation de handicap font partie de la main d’œuvre. Nous ne pouvons pas constamment créer des barrières où c'est très difficile de recevoir de l'aide. Merci de cette question! Il est clair que je suis passionné par ce sujet.

Jacques FALARDEAU

Merci. Notre prochaine question en est une importante. Cette fois elle est de Jamie : je sais que tu travailles avec beaucoup d'entreprises, Maayan, plusieurs entreprises et organismes, donc j’imagine que vous avez probablement beaucoup d'expérience avec ce genre de questions. Jamie demande, croyez-vous que l'accessibilité devrait être la responsabilité de seulement une partie de l'entreprise ou est-ce que chaque équipe et ligne d’affaire devrait être responsable de s'assurer que leur organisation est accessible? Et Jamie demande aussi si vous pouvez aussi pourquoi, pourquoi pas selon vous? 

Maayan ZIV

Merci Jacques. Jamie m’a tendue une réponse que j’allais donner de toute façon. Non, je ne crois pas que l'accessibilité devrait être la responsabilité d’une seule partie de l’entreprise ou d'un seul département. C'est quelque chose que je prêche à chaque réunion que je peux. Je pense, que nous devons commencer quelque part. Donc, ce que je vois de plus en plus dernièrement, ce sont, vous savez, des fonctions, et je les partage souvent sur ma page LinkedIn. Directeur de l'accessibilité. Ce sont ces nouvelles fonctions. Par exemple, l'autre jour, Netflix a annoncé qu’ils engageaient un directeur de l’accessibilité. C'est la première qu’ils créent cette fonction. Il y a cette nouvelle phase où les gens comprennent que l'accessibilité nécessite un leadership et de l'expertise. Et cela devrait être une évidence et un acquis. Oui. De la même façon que vous avez un directeur des opérations. Un directeur de l'accessibilité, je pense à quelqu'un comme Jenny LAY-FLURRIE chez Microsoft, est une personne qui peut créer et inspirer une culture de l'accessibilité. Mais aussi, il faut comprendre que si vous êtes directeur des opérations, vous n’êtes pas la seule personne responsable des opérations dans l'organisation. Et je pense que c'est là que se trouve l’écart. Nous travaillons souvent avec des organismes qui ont identifié une ou deux ou peut-être un [Groupe des ressources des employés] qui sont responsables de l'accessibilité en général. Et pour pouvoir avoir un vrai changement, il faut que chaque personne comprenne qu'une partie de la façon qu'ils travaillent, c'est de s'assurer que c'est fait de façon accessible.

Donc, chaque équipe, chaque entreprise devrait avoir la formation adéquate pour comprendre de quoi il s'agit, quand il s'agit d'accessibilité. Qu'est-ce que je peux faire à l'intérieur de mes fonctions pour signaler une plus grande accessibilité ou réduire les barrières.

  • Si je suis un écrivain, quel langage puis-je utiliser?
  • Si je suis un designer, quels outils j’utilise et sur lesquels je forme mon équipe? 

Il y a tant de moyens différents. Je pense que chaque personne a une responsabilité. Pour certains, c'est une plus grande responsabilité que pour d'autres, mais absolument. C'est ma réponse à votre question, Jamie. 

Jacques FALARDEAU

Merci, Maayan. J'ai une autre question qui vient de Nicolas. Nicolas aimerait savoir ce que vous pensez de l’accessibilité du transport public. Il pose deux questions : 

  1. Comment vous pensez que ça a besoin d’être plus accessible partout? Et 
  2. Avez-vous un avis sur l’inclusion d'audio dans les transports en commun pour les personnes qui sont aveugles ou qui ont une déficience visuelle? 

Maayan ZIV

Bien sûr. Je ne suis pas experte en transport. Je vais donc ajouter cet avertissement. Mais je pense qu’il y a des genres de poches où le transport fonctionne mieux qu'ailleurs. Il est évident que les annonces audio dans les stations de métro, les trains et les bus, c'est une caractéristique d’accessibilité par défaut. Si vous n’avez pas ça, vous n’allez pas au travail. Donc oui, absolument, en ce qui concerne la question de savoir s'ils doivent être là. Oui, bien sûr, ils devraient être là. Et je ne le vois pas seulement dans les transports, mais je le vois aussi avec les gens de TI qui ont saisi différentes occasions d’utiliser les audioguides pour signaler leur image de marque. Ainsi, le ton ou les mots qu'ils utilisent ajoutent un niveau d'espièglerie. Donc, nous allons au-delà du strict minimum et nous nous demandons comment exceller, comment donner aux gens des moments de plaisir. J'ai pensé que je pourrais ajouter ça parce que ça m'a fait penser à ça. Ouais. Absolument. Je pense que la meilleure chose à propos de ce qui se passe ici au Canada en ce moment, avec Normes d'accessibilité Canada, c'est l'espoir et l'élan que nous construisons autour de l'excellence. Pour moi, c'est vraiment le signal le plus excitant. C'est que nous ne parlons pas de faire quelque chose au strict minimum où les gens peuvent juste, vous savez, jeter un coup d'œil sur un clipboard et dire, OK! Mais pour créer un exemple qui inclut, vous savez, des millions de voix en termes de rétroactions, d'adaptation, de recherche, que d'autres pays, d'autres provinces peuvent utiliser. Et le transport est une grande partie de cela. Je n'ai donc pas de détails précis, mais la réponse est oui. 

[Rires]. 

Jacques FALARDEAU

Merci. Nous avons quelques minutes encore. Je veux poser une dernière question. J'espère qu'elle n'est pas trop importante pour le temps imparti. Mais c’est en lien avec votre domaine de spécialisation et votre travail. Je vais vous la partager, elle vient de quelqu’un qui s’appelle Ira. La question est en lien avec la technologie, elle demande : 

  • « Quel est votre point de vue sur l'utilisation de l’intelligence artificielles ou des technologies basées sur l'intelligence artificielle et sur le manque de données inclusives ou de données biaisées pour les personnes en situation de handicap? » 
  • « Est-ce que vous avez des réflexions particulières à partager sur le recrutement d'employés ou la prestation de services publics? » 

Maayan ZIV

Oui, c'est une question très vaste, je peux en parler pendant des heures. C'est probablement une question digne d’être débattue en profondeur dans un autre événement. Heureusement, je parle à cette conférence cette semaine. Si vous me suivez sur Twitter, vous me verrez peut-être parler d'intelligence artificielle dans une autre conversation. L'intelligence artificielle est une question intéressante sur laquelle nous avons commencé de la recherche à AccessNow. Donc j'analyse spécifiquement ceci de plus en plus souvent. La majorité de l'intelligence artificielle est conçue dans la norme ou dans la moyenne d’une population. Et nous savons évidemment que les personnes en situation de handicap ne sont généralement pas incluses dans cette norme de conception. Ce qui est bien avec l'intelligence artificielle, c'est que si elle est faite de façon inclusive, si elle intègre les expériences vécues, vous pouvez en fait concevoir des choses incroyablement habilitantes. Il y a donc une sorte d’équilibre à trouver entre les nombreuses entreprises qui investissent dans l'intelligence artificielle et qui ne le font pas forcement de manière éthique. Et puis il y a ces entreprises cool, généralement de niche, qui ont compris que si l'on conçoit l'IA de manière éthique et inclusive, on obtient des résultats étonnants. C'est encore trop tôt. Nous n'avons pas comme une parfaite mise en œuvre pratique de cela. Mais je pense qu'il est vraiment important d'inclure les personnes en situation de handicap dans la formation et l'étiquetage à chaque étape de la création de tout type d'intelligence artificielle, qui est censée, vous savez, s'intégrer sur notre monde et commencer à prendre des décisions pour nous. Pas pour nous, avec nous. C'est l'avertissement. La prochaine question, je pense est en lien avec le recrutement d'employés et la prestation des services publics. Je pense que nous devons vraiment pécher par excès de prudence avant de commencer à former et à faire confiance à l'intelligence artificielle pour faire un travail qui guide notre pensée, ce qui se produit sur cette pente glissante avant que nous le sachions est mis en œuvre dans une manière de faire les choses, sans réaliser que les suggestions qui nous sont données n'incluent pas toutes les voix, n'incluent pas toutes les expériences. C'est là que les choses se compliquent. Il y a donc beaucoup de recherche à faire pour concevoir une IA qui intègre les personnes en situation de handicap dans la solution réelle. Mais nous sommes si loin de voir la mise en œuvre de cette solution. i Donc oui, soyez prudents si vous avez affaire à l'IA et sachez que la plupart des options prêtes à l'emploi n'incluent pas nécessairement les personnes en situation de handicap dans la solution. 

Jacques FALARDEAU

Merci, Maayan. Merci à tous. Je suis désolé de vous avoir posé cette grande question!

Maayan ZIV

C’était une grande question.

Jacques FALARDEAU 

Merci beaucoup pour votre point de vue partagé avec nous et tout le monde. Nous avons terminé le temps qui nous était attribué. J'aimerais maintenant présenter la facilitatrice pour la prochaine portion de notre rencontre. J’aimerais vous présenter madame Rabia KHEDR. 

Barrières dans les situations d'urgence avec le conférencier Paul LUPIEN

Rabia KHEDR

Merci beaucoup, Jacques et merci à notre conférencière Maayan pour une discussion très intéressante. J’ai le plaisir à présent de vous présenter notre prochain intervenant. Mon nom est Rabia KHEDR, je suis membre du conseil d’administration de Normes d'accessibilité Canada. J’ai le plaisir de présenter notre prochain panéliste. Notre prochain thème, c'est les barrières à l’urgence, désolée, les barrières dans les situations d'urgence, j'écoute ma lecture en voix off en même temps que je parle. Pour ceux qui utilisent des technologies d'assistance, vous savez à quel point cela peut être difficile, même si vous vous entraînez dur. Nous avons vécu la pandémie. Les situations d'urgence peuvent créer de nouvelles barrières et peuvent exacerber aussi les barrières existantes. Notre conférencier a déjà vécu cela. Paul LUPIEN a été impliqué en 1998 dans la tempête de verglas au Québec. Aujourd'hui, il est président de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec. Et il siège au conseil d'administration du Consortium... je pratique très fort mon français: le regroupement des activistes pour de l'inclusion au Québec. Bienvenue, Paul LUPIEN. 

Paul LUPIEN

Bonjour. Merci, Rabia. Bonjour à tous et à toutes, je me présente, Paul LUPIEN, de métier chef cuisinier, et aussi une formation en automatisation, mais par-dessus tout, ayant fait beaucoup de bénévolat dans ma vie, même dans des organismes de personnes en situation d'handicap, et présentement président de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec. Jusqu'en 2017, j'ai été une personne non en situation de handicap. Malgré mon bénévolat, aujourd'hui, je peux vous dire que je ne connaissais rien du handicap. Pourtant, dans le temps, je pensais connaître ce que vivaient les personnes en situation de handicap, être capable de répondre à leurs besoins dans les différents métiers et implications que j'avais. En 2017, on m'annonce que j'ai une maladie neurodégénérative, en novembre 2017, et qu'à partir d'aujourd'hui, je me déplace en fauteuil roulant. Sur le coup, c'est la fin du monde, mon monde s'écroule. Je fais partie maintenant des invisibles de la société. Je ne peux plus rien faire de mon ancienne vie. Heureusement, des services existent, des programmes me soutiendront, mes choix seront respectés, comme l'a dit, près de 10 ans avant, le rapport de Gérard Bouchard et de Charles Taylor, la Commission de consultations sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles, en mai 2008. Dans son chapitre, la distinction entre choix et contraintes, à la page 143, on dit : « Le bienfondé d'un ajustement permettant par exemple à une ou à un élève de porter respectivement un foulard ou un kirpan à l'école ne paraît pas évident aux yeux de tous. Or, des dérogations similaires peuvent être accordées pour des raisons de santé, une jeune fille doit se couvrir la tête sous les ordres de son médecin ou un enfant diabétique doit amener une seringue ou une aiguille à l’école, personne ne songerait à s'opposer à de telle exceptions. On sait aussi que les accommodements visant à assurer l’égalité des femmes enceintes ou des personnes vivant avec un handicap physique sont très largement acceptés. La vérité que je découvre, ce n'est pas du tout ce que ces deux philosophes ont raconté. Une plainte sur trois pour discrimination au Québec, c'est pour des personnes en situation de handicap. Un accommodement dit raisonnable? L'est-il vraiment? Sinon, n'est-il pas un signe d'exclusion, de discrimination? Accordons-nous à tous cet accommodement? J'apprends depuis 2017 ce que c'est que d'être en situation de handicap, c'est-à-dire à tous les jours avec un monde qui ne vous a pas prévu d'avance et qui ne s'adapte pas souvent, faute de moyens, tant de ressources que de connaissances. Aujourd'hui, je voudrais parler à Paul LUPIEN de 1998, alors qu'il était impliqué dans sa ville pour les mesures d'urgence lors de la crise du verglas, une ville coupée d'électricité, en plein hiver, à cause du verglas, au milieu de villes, de villages dans la même situation. Avec le recul, j'aimerais me parler à moi-même et pouvoir me dire : fais de ton mieux malgré les protocoles, beaucoup se fera sur le tas, tu devras improviser, commettre des erreurs. Tu fais ce que tu peux avec les connaissances que tu as. Tu sauras même que plein de choses ne sont pas prévues, surtout pas les invisibles de notre société. Alors, je pense à moi en 1998 durant la crise du verglas, à moi face à des situations attendues depuis que je suis au sein des associations de personnes en situation de handicap. Qu'est-ce que Paul le jeune aurait fait pour évacuer une personne de 300 livres en fauteuil électrique, lui aussi de 300 livres, dans un immeuble à logements? Oui, il y a un ascenseur, mais là pas d'électricité, donc pas d'ascenseur. Comment évacuer cette personne avec son fauteuil? Comment la transporter au gymnase? Avons-nous prévu qu'elle ne peut pas recharger sa batterie de fauteuil, qu'il va falloir qu'elle se transfère aussi? Sur place, on avait tout prévu pour l'évacuation, sauf pour ce genre de cas, que je n'ai pas rencontrés, une chance. Aucun protocole n'existait, car il était invisible. Qu'aurait fait Paul le jeune devant une personne de 47 ans, six pieds, bien bâti, avec une déficience intellectuelle, qui vit avec ses parents de 70 ans passés? Comment maintenir les routines d'une maison une fois rendu au gymnase, au milieu du bruit et des gens inconnus? Est-ce qu'il aurait toute sa médication dans son sac paqueté à l'arraché par des parents eux-mêmes épuisés, eux-mêmes avec des besoins. Je n'avais à l'époque que le numéro du CLSC, aucune idée comment agir, nous n'avions pour la plupart du temps quelques minutes pour évacuer. À l'époque, j'aurais été désemparé, personne n'avait d'idée de tout cela, et pourtant, tout cela et plus encore est arrivé dans ma ville en 1998, pas un mot dans nos débriefings quotidiens, pas un mot dans les post-mortem. De 1998, je me souviens de cette fille qui nous appelle pour que nous allions voir si ses parents vont bien. Je frappe à la porte, la madame ouvre et je sens l'air entrer dans l'appartement, partout des chandelles et des lampions allumés, on se chauffe et on s'éclaire comme ça. Le mari, assis, branché avec son respirateur avec une trachéotomie, sur le mur, des photos, médailles. Le monsieur me dit : « J'ai connu la guerre, je ne sors pas de chez moi, j'ai vu pire. » Je ne peux passer ma journée là, on a d'autres demandes, je dois agir. Dois-je utiliser la force? C’est permis, nous sommes en mesures d’urgences, mais monsieur est déterminé, il est chez lui et ne bougera pas facilement. Comment gérer le respirateur à travers une évacuation forcée? Je le laisse là et qu'advienne que pourra? Il me vient l'idée de faire appel aux militaires qui viennent d'être déployés sur le terrain. Quelques minutes plus tard, ils arrivent. Ils sont le salut militaire et disent : Caporal, nous avons besoin de vous et nous sommes venus vous chercher. Grâce à eux, il les a suivis, ils auront été capables de l'amener au centre d'urgence où il a pu recevoir les soins. Si ces militaires ne se seraient pas déplacés, on aurait fait quoi? Rien n'était prévu dans une telle situation. Se poser la question est d'y répondre : tu as beau penser que les protocoles sont solides qu'avec eux tu sais tout, le vieux con que je suis aujourd'hui sait très bien que nous ne connaissons pas tout. Comme le disait Jean Gabin : aujourd'hui, je sais, je sais que je ne saurai jamais. Un constat sur la solidarité. Lors de la crise, de nombreuses familles se sont retrouvées sans moyen de manger. Notre ville a alors, comme plusieurs autres, offert des repas complets aux personnes qui se présentaient aux lieux de distribution. Cependant, car tous les territoires n'avaient pas cette générosité, nous avons dû nous mettre à vérifier si les gens étaient de la ville avant de les servir. Certains venaient de loin car ils avaient les moyens de se déplacer pour se ravitailler. Je les comprends, comme je comprends notre ville qui a refusé de les servir. Face à des crises importantes, compter sur la solidarité reste une nécessité, ce que j'ai vu et ce que je comprends maintenant me laisse penser que pour les personnes en situation de handicap, il faut plus que de l'entraide. Au Québec comme ailleurs, nous avons vu ce que les protocoles de triage allaient faire au début du COVID, nous avons compris notre sort si les ressources viennent à manquer, c'est l'exclusion. Encore aujourd'hui au Québec, pas de vaccination pour les personnes en haut de la liste des risques depuis un an, pas de discrimination même quand la science le dit et que de partout le politique agit. Constat sur les solutions manquantes, confidentialité et libre choix. Pourquoi les différents services qui soutiennent les personnes en situation de handicap ne demandent pas à chaque personne, à l'évaluation annuelle, en cas de situation d'urgence, nous permettez-vous de transmettre les informations sur votre condition et votre présence sur le territoire? Pourquoi je n'ai pas, moi Paul, le droit de demander que ma confidentialité soit levée dans ce genre de cas? Un autre constat, la communauté résiliente. Dans un immeuble où des gens travaillent, les personnes en situation de handicap sont couplées avec d'autres membres du personnel. Ainsi, en situation d'urgence, chaque personne en situation de handicap a au moins une personne qui s'assure qu'elle se rende aux bons endroits. Pour les personnes qui le souhaitent, pourquoi ne pas envisager que ce soit la même chose dans la communauté? Il y a dans divers endroits des « Snow angels » [En anglais], c'est pourquoi la Ville de Windsor offre le programme « Snow angels » [En anglais], un service de déneigement volontaire pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap physique, le programme tente de jumeler les bénévoles de la communauté avec des résidents dans leur quartier qui ont besoin d'aide. J'ose croire que des bénévoles pour des situations d'urgence, cela se pourrait, pourquoi pas des Emergency angels? Les normes de métier aussi dans le constat. Que connaissent les gens formés pour l'urgence ou les personnes en situation de handicap? À voir ce que font les architectes, les médecins et autres personnes, de qui la qualité de vie des personnes en situation de handicap dépend, je ne dirai pas grand-chose, mais certainement pas assez. Les oublis sont fréquents. Même le nouveau méga hôpital de Montréal s'est fait surprendre à ne pas respecter le minimum du Code de construction pour l’accessibilité il y a quatre ans. Du coup, rien dans les post-mortem, les problèmes sont oubliés, la vaccination contre le H1N1 avait désorganisé les services de transport adapté, cela a recommencé il y a peu pour le COVID. Mêmes erreurs, comme de demander aux gens d'aller se chercher un numéro et revenir ensuite dans la journée. Pour le H1N1, les informations adaptées ont mis des semaines à être rendues disponibles. Même situation pour le COVID. Lire le territoire à travers les gens qui y vivent. Au Québec, nos statistiques sont peu efficaces pour penser aux personnes en situation de handicap dans les crises majeures. Aucune autorité ne semble en mesure de savoir si certains quartiers sont plus densément peuplés de personnes en situation de handicap, chaque réseau a ses chiffres nécessaires à remplir son mandat. L'urgence en cas de crise majeure, ce n'est plus le moment de se poser la question. La crise passée, ça semble remis à la prochaine fois. Dans ce monde où la technologie est si présente, où on peut savoir en temps réel ce qui se passe ailleurs, nous semblons encore aveugles. Pourtant, ce que je sais désormais, cet aveuglément m'apparaît volontaire. Nous devons donc envisager qu'une analyse différenciée selon les capacités doit voir le jour. Partout, chaque organisation doit se poser la question et doit poser la question aux gens avec qui elle travaille pour pouvoir agir. Cela fait une différence, incluant en temps d'urgence. Apprendre de nos erreurs aussi. Un jour, dans les années 1990, le « jovialiste » et conférencier Jean-Marc Chaput a dit : à quoi ça sert dans une auto d'avoir un rétroviseur quand le plus important est de voir où on va et d’où on vient et c'est comme ça que l'on agit encore aujourd'hui. Cependant, dans la vie, c'est en regardant nos erreurs du passé que nous devrions apprendre pour ne pas les répéter dans le futur et trouver des solutions pour ne pas les répéter, d'où l'importance d'avoir des personnes en situation de handicap dans les débriefings et les post-mortem. En conclusion, préparer cette conférence a été pour moi un retour agréable dans le temps : prendre le temps de me parler et de constater une partie de mon chemin. Je retiens surtout que de participer à gérer une crise majeure comme la crise du verglas partage un point commun avec le handicap, cela s'apprend mal sur les bancs d'école du collégial ou de l'université. 

Pour comprendre et connaître le handicap, ça prend le choc du terrain, en le vivant à chaque jour. Je pense réellement que tant et aussi longtemps que nous, personnes en situation de handicap, ne nous impliquerons pas dans les comités municipaux, provinciaux et fédéraux, comme ceux de Normes d'accessibilité Canada, les avancées seront encore trop peu. D'ailleurs, dans chacune des normes, de Normes d'accessibilité Canada, devrait être inscrit : rien pour nous sans nous et encore le par et pour, tant avec les personnes en situation de handicap que les gens qui sont dans les situations de gestion de crise. Pourquoi n'y-a-t-il pas des personnes en situation de handicap dans les comités municipaux, provinciaux et fédéraux de mesures d'urgence? C'est ensemble que nous trouverons des solutions. Sachant aujourd'hui que le coût de l'exclusion est plus important que celui de l'inclusion. Merci.

COLLINDA JOSEPH

Merci beaucoup, Paul. Mon nom est Collinda Joseph, je suis la gestionnaire du développement des normes à Normes d'accessibilité Canada, je suis heureuse d’être ici et de prendre vos questions et commentaires pour Paul au sujet des barrières dans les situations d’urgences. Comme d’habitude, vous pouvez soumettre vos questions en cliquant sur le bouton « Participer » ou en nous envoyant un courriel à l'adresse asc-nac@canada.gc.ca.

N'oubliez pas qu'il est possible que nous ne soyons pas en mesure de répondre à toutes vos questions aujourd'hui. Donc, merci beaucoup, Paul, pour votre présentation. Et notre première question aujourd'hui est : est-ce que vous pouvez fournir des exemples de barrières lorsqu'on parle d'une situation d'urgence? Bien sûr, bon nombre de situations peuvent constituer une urgence, y compris un désastre naturel, tel qu'un tremblement de terre, une tempête de verglas, comme vous l'avez discuté, ça pourrait être une crise sanitaire comme la situation actuelle avec la COVID-19. Donc, Paul, est-ce que vous auriez quelque chose à dire là-dessus?

[Paroles dans une langue autre que l’anglais]

Paul LUPIEN

Comme j'ai dit, un premier est dans les échanges entre les organisations qui savent où sont les personnes en situation de handicap et les organisations qui doivent aider dans les situations d’urgence. Chaque province, parfois chaque ville et des organisations notamment dans le réseau de la santé et des réseaux sociaux et des services de transport adapté qui possèdent les coordonnées des personnes en situation de handicap et ne peuvent les communiquer pour des raisons de confidentialité. Pourtant, chaque organisation pourrait demander l'autorisation formelle de communiquer dans certains cas d'urgence. Le second grand obstacle est dans le protocole prévu pour chacune situation d'urgence, que les plans aient des parties des personnes en situation de handicap détaillant au minimum l'accessibilité des solutions prévues. L'évacuation de la population dans un gymnase au minimum. Comment faire le parrainage entre les personnes présentes pour une aide et une entraide efficace pour s'habiller, aller aux toilettes, se laver ou se coucher ou manger. En bref, assurer ce que nous appelons au Québec les aides à la vie quotidienne. Un autre enjeu est celui du numérique, la gestion du COVID a permis le retour de nombreux services téléphoniques, preuve qu'une partie de la population n'est pas branchée. Le numérique est aussi devenu source de crise, soit par attaque terroriste, par crash technique, ou par attaque de système à des fins criminelles, nous avons vécu des tentatives d'extorsion dans les services de transport adapté au Québec dans... avec le RTC, et à Montréal, avec la STM, dans la société de transport de Montréal. Peut-être demain dans un hôpital. Alors, oui, il faut supporter les personnes en situation de handicap pour l'acquisition des technologies tant des terminaux que des compétences ainsi que de fournir l'accès aussi à un coût abordable, comme Telus qui a élargi son programme d'accès à un coût raisonnable. Cependant, nos systèmes permettant le soutien de base doivent pouvoir fonctionner « Low-Tech », avec des technologies simples et robustes, pensées et faites ici. Ce n'est pas un enjeu propre aux personnes en situation de handicap, mais la numérisation de nos services dédiés va bon train, et j'imagine que ce que cela aurait donné à la société aujourd'hui, sans électricité, dans les domiciles et les bureaux, en 2021, et j'imagine à peine avec le COVID par-dessus. 

COLLINDA JOSEPH: 

Merci beaucoup. On a une question d'un de nos participants. Ça vient de Pierre et sa question est : « Bonjour, est-ce que les Snow angels sont dans la Ville de Windsor au Québec ou en Ontario? » Merci. 
Paul LUPIEN

La Ville de Windsor, non, ce n'est pas au Québec, c'est dans une autre province.

D'ailleurs, j'ai fait attention de ne pas prendre... même ici à Montréal, exemple, ils ont aussi sorti un service comme ça, où est-ce que maintenant ils voudraient déneiger, là, les entrées des personnes en situation de handicap. Ça commence à agrandir comme service, le service de Snow angels, et on pourrait souhaiter, par exemple, que ça pourrait exister au niveau des mesures d'urgence, parce que... puis dans d'autres situations, et je pense que le meilleur moyen, souvent, c'est justement quand on rallie les citoyens à rejoindre les personnes comme ça et on établit des contacts, on peut avoir peut-être mieux qu'essayer de se fier seulement qu'aux services d'urgence, parce que la rapidité des services d'urgence, ils ont tellement affaire dans des situations surtout d'urgence, de mesures d'urgence, que si on pouvait avoir des bénévoles comme ça, bien, ça pourrait amener une amélioration aux services que personnes en situation de handicap pourraient avoir. 

COLLINDA JOSEPH

Merci beaucoup. Nous avons une autre question d'un autre participant, de Steve : « Comment est-ce que sortir d'un édifice peut être réglé? Parce que plusieurs édifices ont des installations adaptées pour permettre d'entrer, mais ce n'est pas facile pour les gens avec mobilité réduite de sortir. » 

Paul LUPIEN

Oui, c'est un des gros problèmes qu'on peut rencontrer justement. Exemple, moi, je me dis qu'on pourrait avoir à un moment donné des normes pour dire que, bien, là où il y a des ascenseurs, parce que s'il arrive une situation d'urgence, il devrait y avoir obligatoirement des génératrices, pour assurer que l'ascenseur puisse fonctionner lorsqu'il y a des pannes de courant, parce qu'on sait très bien que dans des grosses situations d'urgence, souvent, bien, l'électricité, malheureusement, manque aussi. Alors, c'est des choses qui devraient être prévues, des normes aussi pour que les espaces d'ascenseur soient beaucoup plus isolées du bâtiment par des murs coupe-feu et tout ça, s'assurer qu'il y ait des portes coupe-feu partout, qu'on puisse donner un service quand même à la personne. Il y a quelqu'un qui me disait dernièrement, mais je n'ai pas pu vérifier l'information, mais il semblerait qu'à quelque part dans le monde, je ne me rappelle plus où exactement, on parlait, exemple, que dans l'escalier de secours, dans le côté le plus large, on avait réussi à faire un genre de pavé droit qui, naturellement, n'est pas fait pour monter, mais pour pouvoir évacuer les gens, donc des personnes en situation de handicap pourraient sortir. C'est sûr que la pente serait plus abrupte un peu, mais ça permettrait une sortie. Il y a des choses qui peuvent être pensées. C'est sûr que c'est... je crois, lorsqu'ils font des comités, lorsqu’ils veulent établir des normes, même pour la construction ou quoi que ce soit, s'il y avait des personnes en situation de handicap assises aux tables, si on avait les organismes qui s'impliqueraient autant que les comités que ce soit gouvernementaux ou même des compagnies et tout ça, lorsque ils veulent faire quelque chose, qu'ils iraient voir les personnes en situation de handicap pour savoir : qu'est-ce qu'on pourrait faire pour vous faciliter? Et je suis sûr que nous avons tous ensemble, en s'assoyant, on pourrait trouver des possibilités. 

On en énumère comme ça, mais à savoir est-ce que c'est réalisable, des fois, c'est à voir, mais je suis sûr et certain qu'ensemble, avec le temps, on va pouvoir arriver à sortir des choses, et avec les professionnels aussi, les architectes et tout, si tout le monde se donne la peine, on se donne la main et on travaille ensemble à trouver des solutions, on va en trouver. Ce n'est pas une personne qui trouve la solution, mais c'est vraiment ensemble qu'on peut les trouver. Puis faciliter le travail peut-être de l'architecte des fois. Parce que lui, s'il ne la vit pas, la situation de handicap, moi je l'ai vue - puisque je n'étais pas handicapé avant - et que je pensais pouvoir tout voir, d'avoir tout vu, quand j'ai découvert mon fauteuil, je me suis aperçu que ce n'est pas évident. Et il y a des choses que les gens pensent bien faire pour nous. On va avoir des endroits qui vont nous faire des rampes d'accès, mais avec un pouce, qui arrivent un pouce plus haut que le niveau du trottoir. C'est des complications, et eux, ils ne le voient pas, ils voient leur rampe d'accès, ils disent : je t'ai fait une belle rampe d'accès, mais est-elle vraiment accessible? Ce n'est pas toujours évident, et si on ne respecte pas les normes dans l'angle et tout ça, il a beau y avoir une rampe, ce n'est pas évident pour nous. Alors, je pense c'est le besoin qu'on a, qu’il faut absolument qu'on réussisse à s'intégrer, à parler avec les architectes et tout, à parler aussi au niveau des normes, et je pense que justement, Normes d'accessibilité Canada, c'est une des choses qui fait et que je trouve très bien, c'est qu'on inclut autant les professionnels que les personnes en situation de handicap autour d'une table pour dire : voilà, on doit trouver des solutions. Et c'est ensemble qu'on peut les trouver. Puis quand on aura réussi l'inclusion, et surtout, comme le disait l'intervenante avant moi, qui disait que c'est en étant en... dans une... comment je dirais, elle disait justement que si on travaillerait ensemble et qu'on le ferait au début d'un projet, de ne pas faire un projet pour après ça corriger des situations, le coût serait moindre, ce serait plus intéressant pour tout le monde, puis on aurait beaucoup plus d'accessibilité. C'est le gros problème que je pense qu'on peut rencontrer, c'est que, souvent, les architectes, les médecins et tout, ils pensent pour nous, ils pensent qu'ils savent tout de nous, mais malheureusement, la situation n'est pas la même lorsqu'on est en situation de handicap. On ne le voit pas du même œil non plus. Alors, c'est une chose. Moi, c'est un vœu pieux peut-être que je fais, mais il faudrait qu'on soit comme ça, que les comités mêmes de mesures d'urgence, les comités municipaux, on voit très peu de personnes en situation de handicap au sein des comités municipaux provinciaux. Souvent, même, on ne nous le demande pas d'être là, mais je pense qu'on a notre importance d'être là, justement pour être inclus dans la société. 

COLLINDA JOSEPH

Merci. Merci beaucoup, Paul. Nous avons tous bien sûr la pandémie à l’esprit. Je sais que nos participants et moi-même aimerions vous entendre davantage sur la gestion des mesures d'urgence durant la pandémie. Nous avons reçu une question de la part de Allison et sa question est la suivante : la pandémie et le passage à la technologie en ligne ont mis en évidence de nombreux types de barrières d'accessibilité. De quels plans avons-nous besoin pour réduire les barrières d'accessibilité pour les urgences à venir? 

Paul LUPIEN

Très bonne question! On peut regarder au niveau... quand on dit d'aller un peu « Low-Tech », c'est justement pour dire que c'est beau, la technologie, mais ce n'est pas accessible à tous, on l'a vu avec la pandémie encore. Il y a des gens qui, pour eux, la difficulté, ça va être de lire. Alors, donc, l'informatique, ce n'est pas la chose qui va leur faciliter la chose. 

Le contact humain, qu'on revienne au contact humain, premièrement, qu'on puisse... qu'on ne pense pas juste à la technologie, qu'on utilise les bonnes vieilles techniques, dont le téléphone.

Puis c'est beau la technologie, mais ça a ses failles, et surtout en situation d'urgence, quand on parle qu'il n'y a plus d'électricité dans un secteur, moi je l'ai vu au verglas, même s'ils nous avaient dit : « On va faire tout par la technologie », on n'avait pas d'ordinateurs, ça ne fonctionnait pas, il n'y avait pas de courant. C'est pour ça qu'il faut penser, je pense, au niveau des normes, surtout en mesure d'urgence, au Low-Tech, penser à autre chose que juste la technologie. C'est beau, on peut avoir des choses qui se font par cellulaire, mais même tout ça, ça fonctionne par l'électricité, à un moment donné, ça l'a son temps, et comment vous allez recharger votre téléphone si vous n'avez plus d'électricité? Donc, il y a une chose aussi qui pourrait être faite, qu'on regarde les trousses d'urgence qui pourraient être développées par le gouvernement du Canada, c'est une chose qui est dure à trouver. S'ils pouvaient fournir des trousses d'urgence aux personnes en situation de handicap pour pouvoir tenir 72 heures lorsqu'il arrive une situation d'urgence, donc on enlèverait l'urgence justement de couvrir rapidement les appels, parce qu'on saurait que les personnes auraient de quoi et justement qu'on puisse fournir les explications aussi écrites et tout ça dans les... pour certains aussi, que ce soit en braille ou quoi que ce soit, et que ce soit prévu avant qu'il y ait une situation d'urgence, qu'il y ait une trousse qui existe puis qui soit remise aux gens, que le gouvernement invite aussi les gens à avoir cette trousse-là de 72 heures. On en a déjà entendu parler un peu il y a plusieurs années puis on n'en a jamais réentendu parler et essayez d'en avoir une aujourd'hui et vous allez voir que c'est presque impossible à obtenir, la trousse de 72 heures.

Pourquoi qu'un gouvernement canadien ne mettrait pas l'emphase là-dessus, avec les gouvernements provinciaux et municipaux, pour s'assurer que les gens aient la trousse de 72 heures? Ça, ça en est une des choses qu'on a vécu durant la crise du verglas, où est-ce que des gens, bien, il n'y avait pas rien de prévu pour survivre pendant 72 heures. 

COLLINDA JOSEPH

Merci beaucoup encore, Paul. On est proche de la fin de notre présentation cet après-midi. Nous avons une dernière question de Christopher, au sujet de l'équilibre entre la vie privée et la sécurité. Christopher demande : Quand une personne en situation de handicap a de la difficulté à communiquer de façon verbale et il n'y a personne pour l'assister, comment trouver un équilibre entre le droit à la vie privée de la personne et son besoin d’aide? 

Paul LUPIEN

Encore, on a une bonne question, c'est qu'au niveau du privé, comme j'ai dit durant ma conférence, à un moment donné, on devrait permettre aux évaluations annuelles de pouvoir dire à la personne : en cas de situation d'urgence, nous permettez-vous de pouvoir dévoiler où vous restez, vos besoins et tout ça, et pouvoir s'assurer que vous allez être en sécurité, parce que là il n'y aura pas de confidentialité entre les services et on va pouvoir se parler et transmettre les données. Au niveau aussi d'une situation d'urgence, c'est sûr que dans certains cas, les intervenants peuvent utiliser leurs cellulaires puis utiliser par vidéoconférence les services d'interprète, par exemple, ou des choses comme ça. Il y a moyen de faire des choses. Et en mesure d'urgence, je pense que le plus important, c'est ça, c'est qu'on peut avoir besoin de technologies, oui, mais si on le prévoit avec le moins de technologies possible, je pense qu'on vient de régler le problème. Et c'est souvent, c'est des choses qu'on doit voir absolument et permettre aux gens de recevoir les communications et tout ça de façon adéquate. Mais encore là, c'est des choses que nous, dans le temps, moi je vous dirais qu'en 1998, on ne nous a pas parlé qu'on pourrait avoir un -- obtenir un service d'interprète ASL. C'était le problème. Et c'est sûr qu'en 1998, on ne parle pas des technologies qu'on a aujourd'hui. Les services, eux, peuvent avoir des technologies qui fonctionneraient, souvent parce que c'est protégé par génératrice et tout ça, et il pourrait y avoir des services d'interprètes, mais pourquoi quand on parle justement de la trousse de 72 heures, bien, c'est des choses qu'on marque en cas de situation d'urgence, ce que les gens doivent faire, ce que les gens... c'est des choses qui sont encore... on tombe dans la vieille technologie où est-ce qu'on envoyait les papiers et on donnait les informations, mais je pense que c'est la meilleure des choses. De toute façon, entre moi puis vous, qui était au courant qu'il existe une trousse 72 heures? Très peu. Et il en existe une, mais presque pas disponible. Et c'est des... c'est là qu'on doit aller avec la... essayer de penser autrement qu'avec juste la technologie, penser un peu comme on était avant, parce que anciennement, bien, nos grands-parents et tout ça, eux arrivaient à se débrouiller parce que justement ils n'avaient pas les technologies, ils allaient voir le voisin, ils allaient s'entraider et tout ça. Ce qu'on voit de moins en moins aujourd'hui. Bien souvent, quand on reste dans des grandes villes, on ne connaît même pas notre voisin à côté de chez nous. Alors, l'important, c'est de créer justement ces liens-là puis de revenir peut-être à la base pour dire : bien, en situation d'urgence et tout ça, bien, mon voisin, il est au courant que j'ai des besoins puis il va peut-être pouvoir m'aider, il va savoir que j'ai besoin d'aide, que les services aussi soient au courant que je suis là, que j'existe, que je ne suis pas invisible justement et qu'eux aussi sachent qu'il y a des choses qu'il va falloir qu'ils prévoient dans mon cas. Mais quand on parle aussi des... de ça, c'est qu'avant qu'il arrive une crise, il faudrait qu'il y ait des échanges aussi puis qu'ils le sachent que sur un territoire donné, on a tant de personnes en situation de handicap, que si on les amène dans un gymnase d'école, bien, il va falloir aussi prévoir : moyen de recharger leurs fauteuils, moyen de faire fonctionner les respirateurs, moyen de... savoir l'équipement qu'ils vont avoir besoin d'avance. Moi, je me rappelle qu'en 1998, on n’avait rien, on a même fait à un moment donné une résidence pour personnes âgées qui était en panne aussi, on les a déménagées dans une école, il y avait des personnes Alzheimer. Le problème qu'on a eu par le manque de communication et tout ça, bien, les personnes Alzheimer, eux, elles n'étaient pas chez eux, elles voulaient retourner chez eux, elles se sauvaient. Et nous, au niveau des services d'urgence, les mesures d'urgence, on est obligés de faire des recherches. Et pendant qu'on faisait des recherches pour retrouver ces gens-là, les ramener au gymnase et tout ça, bien, il y a d'autres choses qu'on ne faisait pas, et c’était vraiment un manque, je dirais, flagrant de communication et de manque aussi de normes qui faisait que s'il y avait eu une génératrice à cette résidence-là, qui était assez grosse quand même qui contenait 300 personnes, bien, ça aurait peut-être évité qu'on ait eu à les déplacer dans un gymnase puis ils auraient continué à avoir les mêmes services. Alors, c'est de là que les normes deviennent importantes, où est-ce qu'on va pouvoir peut-être prévoir des choses puis permettre aussi d'éviter des déplacements inutiles et tout ça et donner un meilleur service. 

Collinda JOSEPH

Voilà tout le temps dont nous disposions aujourd'hui pour des questions. Merci beaucoup M. LUPIEN. C'était une présentation très intéressante. Encore, merci beaucoup Paul d'avoir pris le temps d'être parmi nous aujourd'hui. Nous allons prendre une pause de 10 minutes avant notre prochaine session thématique. Restez connectés pour notre panel sur les nouveaux obstacles à l'accessibilité. Et nous vous verrons bientôt. Merci. 

(Pause de la séance) 

(Reprise de la séance) 

Nouveaux obstacles à l'accessibilité avec les conférenciers Dr Roberta TIMOTHY, Melissa GRAHAM et Meenu SIKAND

Kory EARLE

Merci beaucoup et bon retour. J'espère que vous avez eu une belle pause, je m'appelle Kory EARLE et je suis membre du conseil d'administration de Normes d'accessibilité Canada. Le sujet de notre dernière discussion porte sur les nouveaux obstacles à l'accessibilité. Les barrières émergentes peuvent constituer de nouvelles barrières ou des barrières qui sont de plus en plus reconnues. Il s'agit d'un sujet très vaste, c'est pourquoi nous avons invité trois intervenants à en parler sous trois perspectives différentes. Nous présenterons chaque intervenant avant qu'ils ne fassent leur présentation. Une fois les présentations terminées, nous commencerons le débat sur cela. C'est à ce moment-là que vous pourrez poser des questions aux conférenciers. Le premier panéliste est la première responsable de l'équité, de la diversité, de l'inclusion à l’hôpital de rééducation pour enfants Holland Bloorview. Elle est aussi fondatrice d'Accessibilité pour tous, un organisme à but non lucratif qui travaille pour identifier, traiter et répondre aux besoins des communautés marginalisées. 

Meenu SIKAND

Merci, Kory, pour l’accueil chaleureux. J’aimerais féliciter le conseil de Normes d’accessibilité pour leur premier anniversaire. Je suis très heureuse de voir mes chers collègues et estimés pairs contribuer à créer un Canada accessible avec leur expertise comme faisant partie du conseil. Bravo à tous. Aujourd’hui, en parlant avec vous, je vais utiliser mon analyse des barrières que les Canadiens rencontrent tous les jours, au sein des organisations fédérales et autres endroits, en raison des barrières systémique et des exclusions et les politiques publiques inéquitables et qui excluent. Je pense à mes expériences personnelle et professionnelle de 32 ans acquises pendant mon travail dans les secteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, en tant que responsable de l'enseignement de l'accessibilité et de l'inclusion. En outre, en consultation avec l'hôpital de réadaptation pour enfants Holland Bloorview, le comité consultatif sur la planification de l'accessibilité, le comité consultatif sur la jeunesse ainsi que les membres des comités Accessibilité pour tous et Race et Handicap Canada. J'ai décidé de parler aujourd’hui de deux priorités essentielles qui nécessitent votre action pour rendre le Canada plus accessible et accroitre la participation des Canadiens en situation de handicap, des individus et des communautés et dans le marché du travail concurrentiel actuel. 

Le premier point que je veux souligner, c'est de traiter et de supprimer la discrimination. Certains droits de mobilité sont à la section 6 de la Charte canadienne des droits et des libertés de la personne, je cite cette section, « Tout citoyen canadien et toute personne ayant le statut de résident permanent au Canada ont le droit, 

  1. De se déplacer dans tout le pays et d'établir leur résidence dans toute province, 
  2. De gagner leur vie dans toute province ».

Prenez un moment et pensez à cela. Si vous êtes une personne en situation de handicap, qui a besoin d'un type de service de soutien pour personnes en situation de handicap, est-ce que vous pouvez vraiment dire que vous pouvez vous déplacer dans différentes provinces ou parfois même dans différentes communautés dans la province? La réponse est non. Les Canadiens et canadiennes en situation de handicap se voient refuser catégoriquement leurs droits à la mobilité par une politique publique punitive et d'exclusion qui les lie à 

  1. une zone géographique beaucoup plus petite, dictée par les services aux personnes en situation de handicap dont ils ont besoin.

Selon une étude récente, sur les 800 000 Canadiens et canadiennes en situation de handicap qui sont à la recherche d'un emploi, 340 000 ont un diplôme d'études postsecondaires. Ils sont compétents. Ils sont qualifiés, malheureusement, beaucoup d'entre eux sont encore sans-emploi. Nous savons donc qu'il y a un problème. Le problème est que ces étudiants, s'ils ont besoin de soutien lié à leur handicap, doivent choisir un établissement d'enseignement dans un rayon de 30 à 50 kilomètres de leur lieu de résidence.

Tout emploi auquel ils peuvent postuler doit exister dans ce petit rayon. Dans le cadre de certains programmes, tels que le Programme de financement direct de l'Ontario pour embaucher votre personnel, les participants ont accès à des possibilités dans tout l'Ontario, mais pas à l'extérieur de cette province.

Ainsi, les personnes manquent les possibilités offertes dans les autres provinces et territoires, qui sont inaccessibles. En d'autres termes, 

  • 90 % de toutes les opportunités, qu'il s'agisse d'opportunités de travail ou d'éducation, ne peuvent être exploitées par les demandeurs d'emploi canadiens en situation de handicap. 
  • Alors comment s'assurer qu'ils peuvent travailler dans un marché du travail compétitif quand leur choix ne se limite qu'à 10%. 

Vous avez donc une stratégie d'emploi dont je vous félicite. Mais assurez-vous qu'au cours de la mise en œuvre, vous examinez les désavantages historiques et travaillez avec le leadership des provinces et des territoires en matière technologique. Le gouvernement fédéral dispose désormais d'une loi qui lui permettra de faire preuve de leadership et de travailler avec les provinces et les territoires pour créer des services portables et homogènes pour les personnes en situation de handicap. Des services qui sont liés aux individus et non à leur lieu de résidence. Vous devez appliquer cette lentille d'inclusion des personnes en situation de handicap avec une équité intégrée pour créer un Canada accessible. Parce que je n'ai pas le temps, mais je pourrai entrer dans les détails une autre fois, ces iniquités ont un impact réel sur les communautés racialisées, les immigrants et les personnes à faible revenu qui n'ont pas la possibilité d'acheter ces services par eux-mêmes. Ma première recommandation est donc de permettre aux demandeurs d'emploi en situation de handicap d'avoir accès à toutes les possibilités d'emploi au Canada, au lieu de seulement 10 % comme c'est le cas actuellement. Rapidement, la deuxième recommandation que j'aimerais faire est de tirer parti et de maintenir les gains positifs obtenus pendant la pandémie. S'assurer qu'ils ne sont pas perdus alors que nous revenons lentement à notre base de travail pré-COVID. Au début de la pandémie, des industries entières se sont tournées vers le travail à distance. La plupart des employeurs basés dans des bureaux ont rapidement compris que les travailleurs pouvaient rester productifs chez eux grâce à une technologie appropriée et à des horaires de travail flexibles, entre autres. En dépit d'un changement massif de la culture du travail, la crise du COVID-19 a prouvé que les employeurs peuvent encore fonctionner et que, par conséquent, au cours des 14 derniers mois, la vie professionnelle normale est devenue beaucoup plus accessible. Une importance particulière pour les travailleurs handicapés. La réponse à la crise COVID-19 a nécessité un changement de mentalité. Un changement de culture. Soudain, nous avons tous dû nous rendre compte que des accommodements et des adaptations étaient nécessaires pour que les entreprises continuent à fonctionner. Et en retour, cette accessibilité a nivelé le terrain de jeu.

Je vous demande donc maintenant, en tant que Conseil des normes d'accessibilité, de rester vigilants alors que les bureaux commencent lentement à rouvrir. Que les progrès vers l'inclusion et une plus grande rentabilité ne reculent pas vers des lieux de travail qui étaient moins inclusifs, avec d'innombrables opportunités perdues par les employeurs.

Car lorsqu'ils ne peuvent pas puiser dans ce formidable réservoir de talents, ils perdent aussi des bénéfices.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce terme, la réponse à la crise post-COVID-19 doit appliquer la lentille IDEA. IDEA signifie Inclusion, Diversité, Équité et Accessibilité. IDEA parle d'inclusion de manière équitable en reconnaissant l'intersectionnalité et la diversité qui existent au sein de la communauté des personnes en situation de handicap. COVID-19 a démontré qu'il ne s'agit pas de cibler un groupe en particulier. Tout le monde a besoin d'un aménagement au travail. Séparer les solutions pour répondre aux besoins d'un seul groupe, comme nous l'avons vu dans le passé, ne fait que créer des silos et favoriser la méfiance entre les équipes. Le gouvernement à tous les niveaux et les employeurs peuvent maintenant adopter de nouvelles idées et de nouvelles opportunités qui ont toujours été présentes, mais juste hors de vue. Je vous remercie donc de m'avoir accordé du temps. Et il s'agit de Normes d'accessibilité Canada, et non du Conseil. Merci de m'avoir corrigé. Je vous en suis reconnaissante. J'apprends toujours quelque chose de nouveau. Je vous remercie donc de votre temps. Et j'ai hâte de répondre aux questions plus tard.

Kory EARLE

Merci beaucoup de votre présentation Meenu et pour votre perspective aujourd'hui. Notre prochaine panéliste est une travailleuse sociale agrée et une activiste du handicap. Elle est aussi la fondatrice du « Toronto Disability Pride March » [En anglais] (Marche de la fierté pour les personnes en situation de handicap). Un mouvement intersexuel et anti-oppressif qui encourage les gens à parler de leurs expériences vécues par le biais de l'action. Elle occupe également un poste de travailleur social à l'Université York. Veuillez m'aider à accueillir Melissa GRAHAM.

Melissa GRAHAM

Bonjour à tous. Je suis honorée d'avoir l'occasion de parler avec vous aujourd'hui et avec des panélistes aussi distingués que j'ai l'honneur d'appeler des amis. Pour ceux qui ne peuvent pas me voir, je suis une femme blanche aux cheveux blonds et avec des lunettes et, même si vous ne pouvez pas le voir, je suis aussi en fauteuil roulant. Nous sommes ici à un moment unique pour le Canada où nous devons réfléchir à ce que signifie vraiment l'établissement d'un objectif d'accessibilité et d'inclusion à l'échelle nationale. Les normes d’accessibilité provinciales ont ouvert la voie en reconnaissant que les obstacles à l'emploi, à la communication, au transport et à l'environnement sont d'une importance capitale pour la réalisation de l'accessibilité. À l'heure actuelle, l'accessibilité et l'inclusion dépendent beaucoup de l'endroit où vivent les personnes en situation de handicap. Et de la capacité de la province à se permettre cette accessibilité. L'expérience acquise lors de l'élaboration et de la présentation des normes provinciales nous a appris que l'attitude et les obstacles non sociétaux ont tendance à demeurer jusqu'à ce que l'environnement change autour d'eux. J'ai eu le privilège d'être impliqué dans le mouvement des personnes en situation de handicap depuis un certain temps. J'ai grandi dans une petite ville du sud de l'Ontario où les obstacles à l'accessibilité étaient nombreux. Il n'y avait pas de bordures de trottoir, des escaliers complets pour aller au cinéma. Mais en tant que personne en situation de handicap blanche née dans ce pays, j'avais beaucoup de privilèges qui me permettaient de parler des obstacles que tout le monde n'a pas dans ce pays. Bien que les normes d'accessibilité et les conversations comme celles que nous avons aujourd'hui soient essentielles pour changer le discours sur le handicap, il est important de se rappeler que le langage du handicap n'est pas utilisé de manière équitable dans toutes les communautés. Le langage du handicap continue d'être retravaillé par les personnes non en situation de handicap pour justifier l'exclusion des personnes de couleur, des autochtones et de certains nouveaux arrivants au Canada. Il est utilisé pour justifier l'institutionnalisation, l'éducation inéquitable, la violence policière et le refus de la citoyenneté. Si nous voulons créer des normes et un héritage d'accessibilité et d'inclusion véritables qui soient significatifs pour tous, ce ne sont pas des questions que nous pouvons nous permettre d'ignorer. De nombreuses personnes en situation de handicap ne se reconnaissent pas comme telles parce que le langage du handicap peut être utilisé contre elles ou contre des personnes de leur communauté. Et il est important de le savoir lorsque nous considérons qui nous invitons à parler des obstacles à l'accessibilité et qui nous n'avons pas envisagé d'inviter dans l'équipe. Avec Normes d'accessibilité, nous avons la possibilité de créer un espace et une valeur pour les voix reflétées dans ces conversations sur l'accessibilité. La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les inégalités auxquelles sont confrontées les personnes en situation de handicap dans tout le pays. Les plans d'urgence ne tiennent pas compte des besoins des personnes en situation de handicap. Et j'ai eu de nombreuses conversations, à divers niveaux, avec des personnes en situation de handicap qui se sont vu refuser l'accès à leurs besoins à l'hôpital, notamment des besoins de communication qui les empêchaient de parler efficacement avec les professionnels de la santé. J'ai également reçu des appels de personnes en crise de santé mentale qui avaient peur de contacter les soutiens dont elles avaient besoin en raison de l'implication de la police dans les contrôles de bien-être. Mon intention ici n'est pas de pointer du doigt ces professionnels qui sont mis à rude épreuve en cette période stressante. Il s'agit plutôt d'une occasion de souligner l'importance du leadership et le sens de l'accessibilité des équipes inclusives. Et je crois que de nombreux professionnels canadiens veulent voir ce changement. Il y a une lueur d'espoir dans cette période difficile, celle de nombreux jeunes et d'autres personnes en situation de handicap qui font des changements. Je pense à des groupes comme Disability Justice Ontario et à d'autres groupes qui se sont vraiment mobilisés pour leurs propres communautés en soutenant la nourriture, les EPI et d'autres soutiens significatifs. Et je pense que nous pouvons compter sur un leadership comme celui-ci pour une accessibilité qui soit significative pour tous les Canadiens et Canadiennes. J'espère qu'en créant l'accessibilité, nous tiendrons compte en priorité de ces voix non traditionnelles et émergentes de l'accessibilité. Pour nous tous qui participons à cette conversation cruciale, c'est l'occasion de viser haut pour que les générations futures puissent se voir représentées à la table. Je vous remercie pour cette opportunité.

Kory EARLE

Merci beaucoup, Melissa, pour cette superbe présentation. J'ai vu votre travail au fil des ans. Continuez à faire avancer les choses. Notre dernière intervenante est professeure adjointe et nouvelle directrice de la promotion de la santé à l'Université de Toronto. Elle est également professeure auxiliaire en études critiques sur le handicap à l'Université York. Ses travaux portent sur divers domaines, notamment la santé des Noirs, l'intersectionnalité dans le domaine de la santé et le racisme dans la santé. Accueillons Roberta TIMOTHY. 

DR. Roberta TIMOTHY

Merci. Je veux commencer par dire que cette terre est un territoire des Hurons Wendat et des Senecas et Mississaugas du Crédit. Toronto est le foyer de nombreux peuples autochtones de toute l'île de la Tortue et je suis reconnaissante d'avoir l'occasion de vous parler de ce territoire. Je reconnais également et je soutiens les 94 appels à l'action découlant du traumatisme permanent et de l'impact sur la santé des systèmes de pensionnats établis par la Commission de vérité et de réconciliation et je soutiens les conclusions de l'enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. J'aimerais aussi me situer dans ce dialogue en tant que femme africaine vivant avec un handicap, entre parenthèses avec (dis), dans le Canada colonial et au sein du mouvement critique de justice antiraciste, anti-capacitiste envers les personnes en situation de handicap. Je suis une femme africaine, activiste, poète, érudite, vivant à l'île de la Tortue au Canada, engagée dans un travail centré sur la résistance. Je vis avec un handicap cornéen et je suis fière de venir d’un milieu ouvrier avec des connexions transnationales par les Caraïbes et l’Amérique latine, en passant par l’Afrique. Aujourd’hui, j’aimerais discuter de l’importance de l’intersectionnalité, en examinant l’importance des efforts antiracistes et anti-capacitistes pour faire face aux obstacles préexistants et émergents. J’aimerais examiner les leçons que nous devrions tirer de l’impact du capacitisme et du racisme en utilisant la communauté noire comme exemple à la lumière de la pandémie de COVID-19, du racisme anti-Noir et d’autres facteurs intersectionnels. En 2017, une enquête canadienne sur l’incapacité a indiqué que plus des deux tiers des personnes en situation de handicap âgées de 15 ans et plus ont au moins deux types d’incapacité ou plus. À mesure que les Canadiens vieillissent, le nombre de types d’incapacité qu’ils connaissent augmente, créant des couches complexes d’incapacité qui peuvent se recouper avec l’oppression sociale et économique, comme le classisme, l’âgisme, le racisme, le sexisme, entre autres. L’intersectionnalité vient de la pratique féministe noire et intègre les identités et les systèmes d’oppression que les communautés noires, autochtones et délibérément marginalisées subissent simultanément. Pour comprendre les obstacles émergents, nous devons comprendre qu’ils existent différemment en fonction de votre emplacement social. Dans le contexte actuel et historique du Canada et à l’échelle transnationale, la nécessité de créer des actions collectives, contre la violence raciste et capacitiste en continuant de s’engager dans une approche intégrée, antiviolence, intersectionnelle, antiraciste, anti-capable et anti-oppressive, est essentielle pour faire face aux obstacles préexistants et émergents. Quelques exemples du contexte historique et actuel, l’impact de l’esclavage africain et du racisme et du capacitisme anti-Noirs au Canada a historiquement et actuellement des répercussions sur les communautés africaines, PANDC et racialisées. Exemple, Samuel Brown mourant alors qu’il était noir avec un handicap en 2018, nous avons dû nous battre pour obtenir une enquête sur sa mort, même si c’était dans un établissement. Ce ne sont pas tous ceux qui ont des besoins en matière d’accessibilité qui sont créés égaux dans le système canadien. Les personnes noires et les personnes de couleur représentent 83 % des cas déclarés de COVID-19 à Toronto. Nous savons qu’avec les cas de COVID-19, la mortalité augmente en fonction de vos problèmes de santé chroniques antérieurs. La plus jeune personne au Québec Don Beni KABANGU NSAPU, 19 ans, est identifiée comme la plus jeune personne à mourir de la COVID-19 au Québec. Il était noir. Plus du tiers des participants ayant des problèmes de santé ou des incapacités de longue durée ont déclaré avoir subi une perte d’emploi temporaire ou permanente ou une réduction des heures de travail pendant la pandémie. Cela augmente lorsque vous êtes aux prises avec un handicap, le racisme et d’autres facteurs intersectionnels. Dans l’ensemble, 61 % des participants âgés de 15 à 64 ans ayant des problèmes de santé ou des incapacités de longue durée ont déclaré avoir un impact majeur ou modéré de la COVID-19 sur au moins un type d’obligation financière ou de besoin essentiel. Lorsque nous examinons des personnes ayant des identités intersectionnelles, nous savons qu’elles éprouvent non seulement des problèmes en termes de handicap, mais aussi des problèmes liés à la race, à la classe sociale, au sexe, à l’orientation sexuelle, etc. Il s’agit des impacts de la COVID-19; un sondage sur les personnes en situation de handicap du 23 juin au 6 juillet 2020., Parmi les participants, 21% ont indiqué une difficulté sensorielle, 38% ont signalé une difficulté physique, 25% ont indiqué une difficulté cognitive et 48% ont déclaré une difficulté liée à la santé mentale.  57 % ont indiqué qu’ils avaient un autre problème ou problème de santé. J’aimerais observer les 48% qui ont déclaré une difficulté liée à la santé mentale. En ce qui concerne les personnes noires vivant avec un handicap, nous sommes touchés de manière disproportionnée par le racisme et le capacitisme anti-Noirs. Nous n’avons pas de données ou d’interventions adéquates. Il s’agit d’une tendance préexistante inquiétante et d’un obstacle émergent. 

Et je veux juste prendre l’exemple quand vous regardez la santé mentale, en particulier la santé mentale en tant que handicap, nous pouvons regarder même pendant la COVID-19 et la montée de différentes formes de racisme et de manifestations, nous savons que D’Andre CAMPBELL, Régis KORCHINSKI-PAQUET, Chantel MOORE, Aîné autochtone, Ejaz CHOUDRY étaient tous des gens vivant avec la santé mentale et des handicaps dans COVID-19 qui ont été tués par la police. Il y avait donc des membres de la communauté qui manquaient à l’appel et nous devons comprendre le lien entre l’intersectionnalité, la violence intersectionnelle et le capacitisme. En ce qui concerne les obstacles émergents, les obstacles émergents existent et l’accessibilité est examinée sous une lentille unique. Des congés de maladie payés, des augmentations de salaire et d’avantages sociaux, des logements abordables sont tous nécessaires. Mais de nombreuses personnes en situation de handicap n’étaient pas admissibles à la PCU. Si nous examinons les raisons préexistantes pour lesquelles les gens éprouvaient également des difficultés en termes de handicaps, nous devons examiner des facteurs tels que la race, la classe sociale, le sexe, l’orientation sexuelle, le statut de réfugié, etc. L’accessibilité ne traite pas des identités multiples, y compris les facteurs de race, de genre, d’identité de genre, d’orientation sexuelle, de classe, de statut de réfugié, d’affiliation religieuse ou spirituelle et la violence intersectionnelle, y compris le racisme anti-Noir, le racisme anti-autochtone, le sexisme, la transphobie, le classisme, l’âgisme, entre autres, est un obstacle. Comprendre l’intersectionnalité est essentiel pour les efforts antiracistes et anti-capacitistes. Les leçons que nous devons apprendre sur l’impact du capacitisme et du racisme sur la communauté noire et d’autres communautés racialisées et la communauté intersectionnelle des personnes en situation de handicap à la lumière de la pandémie de COVID-19, sont que les Autochtones, les personnes africaines et racialisées subissent de multiples formes de violence avant, pendant la pandémie et si rien n’est changé ou fait de manière systémique ou idéologique, ce serait également le résultat en période post-COVID-19. Les personnes PANDC en situation de handicap et d’autres personnes en situation de handicap ont connu des difficultés accrues pendant la COVID-19. En tant que personnes noires, en situation de handicap nous sommes touchées par la violence intersectionnelle. Nous existons dans ces événements, communautés, universités, réunions que nous devons continuer à défendre et y être présents en résistant contre toutes les formes de violence au Canada et à l’intérieur du pays. Nous vivons dans notre corps, notre esprit, notre noirceur, nos ethnicités raciales, nos réalités culturelles pendant 365 jours chaque année. Et nous voulons avoir la justice et la sécurité pour notre communauté dans laquelle nous travaillons et vivons et la responsabilité de nos besoins et réalités hétérogènes. Je veux juste terminer sur cette citation de Ki’tay D.

Davidson, une personne noire trans-identifiée vivant avec un handicap qui est décédée. La fausse représentation de notre communauté nuit à tout le monde. Pas seulement les personnes vulnérables. Il est certain que les politiques qui ne représentent pas les besoins de tous sont des activités de plaidoyer qui ignorent l’intersectionnalité facilitent l’exclusion, la pauvreté et l’oppression, pour n’en nommer que quelques-unes. Cependant, cela aide également ceux qui ont le pouvoir institutionnel en réduisant le système contre lequel nous essayons de lutter. Cela nuit à notre légitimité et démolit notre capacité à lutter contre la plus grande cause dans le plus important problème, l’injustice vécue par tous les gens. Merci.

Kory EARLE

Merci beaucoup, docteure TIMOTHY, pour cette présentation très importante aujourd'hui. Je veux remercier la docteure TIMOTHY, aussi remercier Meenu et Melissa pour vos présentations de tantôt. Merci beaucoup pour votre leadership et votre compréhension aujourd'hui. Il y a beaucoup de Canadiens et Canadiennes qui vont en bénéficier. Maintenant, c'est le moment pour nos participants de poser des questions à nos panélistes. Aidez-moi. Daname Gogue. S’il vous plaît aidez-moi à accueillir notre modératrice pour la discussion, Daname Gogue. Je m’excuse si je me suis trompé, merci 

Daname GOGUE

Merci beaucoup, Kory. Bonjour à tous et à toutes, je m'appelle Daname Gogue, et je suis la gestionnaire des programmes de subventions et de contributions au sein de Normes d'accessibilité Canada. Je suis heureuse d'être ici et d'animer cette période de questions avec nos merveilleuses panélistes.

Vous pouvez poser vos questions en appuyant sur le bouton « Participer » ou en les envoyant par courriel à asc-nac@canada.gc.ca. SVP, gardez à l'esprit que nous pourrions ne pas répondre à toutes les questions aujourd'hui. 

Donc, je vais commencer avec notre première question. Donnez-moi une seconde. Celle-ci nous arrive de Christopher qui demande : « comment pouvons-nous garantir qu'au fur et à mesure que la technologie, et en particulier les écrans tactiles, deviennent un outil plus commun dans les situations de tous les jours, qu'i y ait également une technologie intégrée pour les personnes malvoyantes afin qu'elles puissent avoir un accès alternatif à ces informations? »

Avant que je demande aux panélistes de répondre, j’aimerais vous donner un aperçu de notre propre travail. Normes d'accessibilité Canada collabore avec le groupe CSA pour réviser la norme de blocs liée à la conception accessible pour les sous-services pour les appareils interactifs et les guichets bancaires automatiques. Cela inclut les appareils que nous utilisons, qui utilisent un écran tactile comme les guichets automatiques et les terminaux de paiement électronique que nous utilisons lorsque nous payons par carte dans un magasin. Ces travaux permettront d’améliorer l’accessibilité et l’uniformité de ces appareils et de tenir compte de l’évolution de cette technologie. Mélissa, aimeriez-vous vous prononcer sur cette première question? Merci.  

Melissa GRAHAM

Je peux essayer. Pour être honnête. Je ne suis pas malvoyante. Personnellement, je n’aime pas beaucoup les écrans tactiles. Je pense que ce que nous pouvons faire, c’est continuer d’attirer l’attention sur les tracas qui nous préoccupent et de chercher des occasions de s’impliquer. Je pense que certains de mes collègues panélistes seraient peut-être mieux placés que moi pour répondre à cette question. Je m’en remets donc à eux. 

Daname GOGUE

Dr TIMOTHY, voudriez-vous y répondre? 

Dr. Roberta TIMOTHY

Pardon, j'ai entendu mon nom et je me suis mis en pause. Je suis malvoyante. Et c’est assez intéressant. Je pense qu’il y a deux choses. En ce qui me concerne, je regarde différents types de personnes qui vivent avec un handicap, c’est l’accès. Alors, qui aura accès à la technologie en termes de financement? Qui n’y a pas accès ?  Je connais ma sœur qui a le même trouble cornéen que moi, elle n’a pas eu le même accès. Elle est plus âgée et elle n’avait pas le même accès que moi à l’université. En termes de technologie d’écran tactile, je pense que cela dépend vraiment, il doit pouvoir être réglable ou adaptable à différentes personnes vivant avec des besoins différents. Ils ont ça dans l’un des cabinets de mon médecin de famille. En fait, je ne suis pas en mesure de l’utiliser parce qu’en fait, c’est trop petit, la police proprement dite que je dois voir pour pouvoir participer. Donc, je pense qu’il doit y avoir peut-être une reconnaissance vocale, il doit y avoir d’autres choses de disponibles. Et aussi avec la reconnaissance vocale, nous connaissons des gens qui ont des accents différents de ceux de l’accent canadien et qui auront des difficultés en termes de reconnaissance. Je pense que c’est un bon outil d’IA qui est à venir, mais nous devons voir comment il peut être accessible pour différentes personnes en situation de handicap. 

Daname GOGUE

Merci, docteure TIMOTHY et Melissa. Meenu, voudriez-vous ajouter quelque chose? 

Meenu SIKAND

Définitivement, je peux ajouter quelque chose. 

À mon avis, il ne suffit pas de fournir une technologie et une solution quotidienne. Nous devrions également investir pour veiller à ce que ces outils soient fonctionnellement accessibles. Par exemple, s’il y a un pavé tactile, même si l’entreprise l’a rendu accessible, le logiciel est accessible mais parfois vous verrez qu’il est attaché au comptoir avec un cordon que vous ne pouvez même pas atteindre. Il est donc indispensable d’effectuer des évaluations fonctionnelles impliquant des personnes en situation de handicap en tant qu’utilisateurs. Où vous mettez la technologie, qui y a accès ? Même chose que ces nouveaux -- et vous devriez avoir une procédure devant vous -- pour les accommodements avant de sortir cette technologie. Donc, le self-checkout est génial. Mais si c’est la seule option disponible et que le terminal de caisse automatique lui-même n’est pas accessible, alors, vous savez, quelqu’un comme moi sera totalement exclu de cette avancée technologique et du gain de temps. Nous sommes pressés comme tout le monde. Nous devons donc être très attentifs au fait que le design, un bon design est bon. Mais aussi ce qui s’est passé pendant la mise en œuvre et ce qui s’est passé pour les aspects exceptionnels de celle-ci. L’IA est donc une voie à suivre. Et nous ne pouvons pas l’arrêter. Nous ne pouvons introduire cette optique d’inclusion que dans le cadre de la mise en œuvre, dans le cadre des tests utilisateur, pour en profiter. Voilà donc ce que je pense.

Daname GOGUE

Merci, Meenu. Nous avons reçu beaucoup de questions sur la pandémie. Allison demande : le port obligatoire du masque a été l’une des réponses à la pandémie. Bien qu’il y ait eu un lien entre le fait que certaines personnes ne seraient pas en mesure de porter des masques en raison de leur handicap ou de leur état de santé, de nombreuses entreprises ne permettent pas d’exception et certains individus ont traité les personnes sans masques comme des contrevenants aux règles. Ces situations ont dissuadé les personnes en situation de handicap de quitter leur domicile et ont entraîné un isolement physique accru. Comment pouvons-nous éliminer les obstacles externes à la pleine participation des personnes en situation de handicap? Nous reconnaissons l’importance des masques, mais la sensibilisation aux obstacles est également importante. Dr TIMOTHY, Melissa, Meenu, que pouvons-nous faire pour surmonter cela? Merci. 

Dr. Roberta TIMOTHY

Je pense que c'est une excellente question. Je pense que pour les gens qui vivent avec un handicap, cela nous a vraiment touchés. Vous savez, les différentes règles en termes de distanciation sociale. Et je pense qu’avec le port du masque pour certaines personnes qui, vous savez, n’ont pas pu les porter pendant une longue période, c’était un gros obstacle. Je ne pense pas qu’il ait été traité de façon adéquate. Je pense que ce que les gens devaient faire, c’était demander aux gens d’aller faire des choses pour eux, vous savez. Il a aussi des survivants de traumatismes, je suis psychothérapeute. Ces gens étaient aux prises avec un traumatisme et n’étaient pas en mesure de porter des masques pendant de longues périodes. Même pour moi qui suis asthmatique, il m’est difficile de porter des masques. Donc, je pense que nous devons parler de ces choses, et c’est ce que nous faisons maintenant. Et nous, en quelque sorte devons, avoir différentes options.

Comme je ne pense pas qu’il y ait eu, vous savez, des études ou des recherches faites sur ce qui pourrait être fait pour les gens qui n’étaient pas en mesure de le faire. Je pense que cela doit arriver parfois.

Nous devons envisager des solutions de rechange. Pour ma part, je n’ai pas été dans un magasin depuis environ 14 mois parce que je ne peux pas magasiner d’une manière particulière en raison de ma vision. Il faut beaucoup de temps pour y arriver. Pendant la COVID, ce n’était pas possible. J’ai dû faire en sorte que les gens me soutiennent avec ça. Quelles étaient les autres solutions de rechange? J’espère que nous pourrons faire des apprentissages post-COVID-19, et qu’il y aura un après, nous pourrons avoir des discussions comme les gens l’ont dit plus tôt comment créer une réelle accessibilité et inclusion. Je ne sais pas, s’il y avait un masque ou une façon différente pour les personnes ayant des problèmes d’aller faire leurs courses plus tôt, je ne sais pas ? Cela n’a pas été exploré. C’était juste, cela ne peut pas arriver ! Et cela devient un acte de violence pour les gens qui ne sont pas capables de le faire 

Meenu SIKAND

Si je peux ajouter également, c'est vraiment une bonne réponse de la part de docteure TIMOTHY. 

Mais si je peux ajouter. Je travaille donc pour un hôpital pour enfants où nous avons des enfants ayant des besoins complexes en matière de soins. Et donc nous avons fait une campagne sur les réseaux sociaux pour sensibiliser à cette question. Parce les familles, d’un certain nombre de nos enfants, ont été harcelés en allant, vous savez, même simplement au parc, parce que les enfants autistes et souffrant d’autres handicaps ne portaient pas de masques. Et je me souviens que j’ai également été interviewé par plusieurs chaînes de télévision. Donc, parfois, vous savez que nous devons rappeler aux gens le besoin d’accommodements. Et donc nous y travaillons, nous avons écrit à la province et nous avons écrit à la « Coalition Of Kids Heath Alliance » [En anglais] (Alliance pour la santé des enfants). En tant qu’entité pour enfants malades et hôpital pédiatrique, nous pouvions préparer des lettres que les familles peuvent emporter avec eux. Ce n’était qu’une solution de fortune. Comme pour les gens qui étaient sourds. Au début, il n’y avait pas de masques avec fenêtre. Mais le problème avec ça, ces masques de fenêtre n’étaient pas des masques de niveau deux. Donc, ils ne pouvaient pas être utilisés dans un contexte où les soins de santé étaient dispensés parce qu’il y en avait encore juste pour des raisons esthétiques. Mais nous en commandons aussi. Donc, je pense à certaines leçons que nous apprenons, nous devons travailler avec les fournisseurs, mais nous devons aussi créer, vous savez, une prise de conscience parmi la diversité de notre communauté et les divers besoins que nous avons. Une solution unique ne conviendra pas. Et nous ne pouvons pas laisser un petit nombre de personnes souffrir seules. Nous devons donc défendre les différences que nous apportons à la table.

Melissa GRAHAM 

Merci, docteure TIMOTHY et Meenu. Si je pouvais intervenir également, je pense que l’une des choses qui est apparue rapidement pendant la COVID est la façon dont les personnes en situation de handicap ont été considérées après coup. C’était presque comme si tout le plan avait été décidé et que les gouvernements étaient comme Oups, nous avons oublié d’inclure les personnes en situation de handicap dans la conversation. Je pense que nous avons appris que cette approche ne fonctionne pas. Je pense que ce que nous avons appris, d’une manière très difficile, si nous n’impliquons pas les personnes en situation de handicap dans les conversations autour de la planification d’urgence, les conversations autour d’événements comme les pandémies avant que ces choses ne se produisent, nous allons manquer des choses. Il aurait pu y avoir des conversations sur la façon de mettre en œuvre des masques de manière à respecter les différences des gens, mais nous n’avons pas eu la chance ou l’occasion de les avoir. Au lieu de cela, ce que nous avions, c’était beaucoup d’informations confuses sur les masques appropriés. La distribution inadéquate des masques. Il y avait beaucoup de défis différents auxquels les personnes en situation de handicap ont été confrontées, en particulier au début de la pandémie, qui auraient pu être évités si les personnes en situation de handicap avaient été à la table avant que quelque chose comme ça soit arrivé.

Daname GOGUE

Merci Dr TIMOTHY, Meenu et Melissa. 

Nous avons une question d’une participante et ce sera notre dernière question car nous n’avons plus de temps. Cette question vient de Brigitte. 

  • Pensez-vous que notre conversation sur l’accessibilité changera notre compréhension et notre acceptation des différences?
  • Que pouvons-nous faire pour créer une société plus tolérante qui, à son tour, apporte plus de tolérance et de compréhension des capacités de chacun? 

Meenu, voulez-vous commencer et ensuite nous aurons Melissa suivie du Dr TIMOTHY. Merci.

Meenu SIKAND

C’est une bonne question. Et je vous remercie de m’avoir donné l’occasion d’en parler. Je pense que la visibilité des personnes en situation de handicap dans les collectivités est très importante. Et comme, vous savez, vous ne pouvez pas parler de quelqu’un que vous ne voyez pas. On ne peut pas lui mettre un visage humain. Donc, encore une fois, chez Holland Bloorview, nous avons mené une campagne très réussie. Ça s’appelle «Dear everybody» [En anglais] (« Cher tout le monde »). Nous avons invité des enfants. La campagne est dans sa 5ème année, nous avons invité les enfants et les jeunes à demander, qu’est-ce que vous voulez dire à la communauté dans son ensemble? Et nous avons pris leurs messages et cela nous a montré, vous savez, des résultats très positifs. Et au moment où nous parlons, j’espère qu’au cours du mois de mars, le gouvernement du Canada sera signataire de cette campagne. Nous avons plus de 100 entreprises. Mais, encore une fois, cela fait passer le message que nous faisons partie de la communauté. Le handicap a toujours existé en tant que partie intégrante de la diversité humaine. C’est simplement donner une image positive et accepter nos différences en tant qu’êtres humains valorisés, je pense que c’est la voie à suivre. Et je vois ces messages positifs passer alors que nous voyons de plus en plus de gens vivre dans la dignité, vivre dans l’équité. Et pour ceux, vous savez, le cadre juridique que vous produisez ou, vous savez, les gens qui sont capables de sortir dans leur communauté sans obstacles, je pense que tout cela alimentera l’évolution des perceptions. Mais vous devez aussi prendre, vous savez, des campagnes intentionnelles pour vous assurer qu’elles tiennent compte de la diversité, afin que vous ne regardiez pas l’ensemble du Canada comme juste fait de Blancs seulement. Refléter les changements démographiques. La diversité des genres, vous savez, la diversité raciale et la neurodiversité. Je pense que tout cela fait partie intégrante de notre message. Merci. J’espère avoir répondu à la question.

Daname GOGUE

Merci. 

Melissa GRAHAM

Je tiens à vous remercier encore une fois pour cette merveilleuse question. Je pense que cela souligne vraiment l’importance de choses comme les normes. Les gens demandent, vous savez, les normes ne changent que le domaine physique, elles ne changent pas vraiment la façon dont les gens interagissent avec vous. Ce que nous avons découvert, c'est qu'en fait, c'est le cas. Avec les normes de l'Ontario, il y a eu - quand elles ont été présentées pour la première fois, il y a eu cette pression, eh bien, nous devons l'aborder pour qu'il n'y ait pas de barrières... Et la discrimination est une grande partie de ce que les personnes en situation de handicap doivent affronter.  Et oui, c'est vrai. Mais ce que l'on a également constaté, c'est que tant que les obstacles physiques et systémiques n'étaient pas éliminés, les gens n'avaient aucune raison de ne pas prêter attention à leurs obstacles comportementaux. Leur emploi n'était pas en jeu. Dans de nombreux cas, les personnes en situation de handicap n’ont pas eu l’occasion d’être visibles jusqu’à ce que certains de ces obstacles soient éliminés. 

Et... mais je pense que cela attire à nouveau l'attention sur la question de l'équité. Il n'y a pas - il y a des questions d'équité au sein du handicap qui doivent être abordées, et si ce que nous voyons représenté dans le handicap, ce sont des personnes qui me ressemblent, nous n'aurons pas de système équitable inclusif. Ce que nous allons avoir, c’est l’accessibilité pour certains et pour d’autres, le handicap va continuer d’être un mot de violence contre eux. Je pense que nous avons une véritable opportunité, en tant que pays, de régler ce problème.

DR. Roberta TIMOTHY

Je suppose que je veux ajouter à la conversation que tout le monde a déjà eue. Je pense que je ne veux pas y penser comme une tolérance à la diversité. Je pense que nous sommes tous diversifiés. Nous venons tous d'horizons sociaux différents. Il s'agit de la responsabilité de créer des espaces où nous pouvons tous, vous savez, vivre dans notre bien-être. Et je pense que nous devons commencer par un mouvement en faveur du handicap ou de l'accessibilité, comme nous le faisons ici. Qui amenons-nous à la table ? Qui ne vient pas à la table ? Comment, dans nos propres conversations, gérons-nous les conflits, les différences, vous savez, comment comprenons-nous réellement nos rôles en tant que membres du Canada colonial ?  Comment pouvons-nous aller de l'avant et élever les gens au lieu de les laisser derrière nous ? Je pense donc qu'il s'agit d'avoir plus de conversations qui sont risquées pour certains, mais qui sont une question de vie ou de mort pour d'autres, et de faire un pas en avant en essayant de se souvenir de nos racines en termes de mouvements de justice sociale, en termes d'accessibilité et de capacitisme. Vous savez, en tant que personnes en situation de handicap et alliés actifs ou personnes solidaires, nous avons toujours été ceux qui changent les règles. Lorsque nous n'étions pas inclus, nous avons créé, vous savez, des espaces où nous pouvions être visibles. Donc le handicap critique. Soyons critiques sur ce que nous faisons et allons de l'avant. Merci. 

Daname GOGUE

Merci. C'est tout le temps dont on disposait aujourd'hui pour nos questions. Je veux remercier encore une fois nos panélistes d’avoir été ici avec nous aujourd'hui. Merci d'avoir avec nous votre expertise et d'avoir répondu aux questions de l’audience. Avant de conclure cet événement, j'aimerais inviter Bill ADAIR et Laurie RINGAERT du conseil d'administration à dire quelques mots. Merci. 

Bill ADAIR

Merci, Daname. J'apprécie tout le travail qui a été fait dans cet événement et je dois vous dire que je fais partie du conseil d’administration de Normes d'accessibilité Canada. Et je suis ici avec mon ami Laurie. 

Laurie RINGAERT

Salutation à tous, je suis Laurie RINGAERT et je suis aussi membre du conseil d’administration de Normes d'accessibilité Canada. Et heureuse d’être ici.

Bill ADAIR

Merci d'avoir assisté à notre première réunion publique annuelle. Nous savons que vous êtes là. Peut-être qu'une autre année nous pourrons être là en personne. Au nom du conseil d'administration et du personnel, nous espérons tous que vous avez trouvé cette réunion intéressante et utile. Notre objectif était d'organiser un événement stimulant et accessible. Et nous aimerions que vous nous disiez comment nous avons réussi. Nous vous enverrons une invitation à répondre à une courte enquête dans le courant de la semaine prochaine. Nous voulons connaître vos bonnes idées sur la façon dont nous pouvons améliorer notre planification de la réunion publique annuelle de l'année prochaine. Merci beaucoup de votre participation. Laurie, à vous

Laurie RINGAERT

Merci, Bill. Eh bien, je veux parler un peu de la façon de nous joindre. Cet événement n'a lieu qu'une fois par an. Vous pouvez vous impliquer avec nous de plusieurs façons tout au long de l'année. Première diapositive, s'il vous plaît. 

Abonnez-vous à notre bulletin d'information sur notre site Web, à l'adresse https://accessible.canada.ca . Vous pouvez également nous suivre sur les médias sociaux pour rester à jour.

Vous pouvez nous trouver sur Facebook, Twitter et LinkedIn en recherchant Normes d'accessibilité Canada.

Vous recevrez toutes les dernières nouvelles sur notre travail, y compris les invitations à poser votre candidature à nos comités techniques et à notre programme de subventions et de contributions à la recherche. Diapositive suivante, s'il vous plaît.

Vous pouvez également nous appeler ou nous envoyer un courriel à tout moment. 

  • Notre numéro est le suivant : préparez vos stylos et votre papier ou tapez le 1(833) 854-7628. 
  • Et notre adresse électronique est asc-nac@canada.gc.ca.

Notre organisation fera tout son possible pour vous répondre dans les deux jours ouvrables. Merci à tous d'être venus aujourd'hui. Et je laisserai Penny HARTIN conclure l'événement par quelques remarques. 

Penny HARTIN

Merci, Bill et Laurie. Avant de vous laisser partir cet après-midi, j'aimerais que vous vous joigniez à moi pour accueillir l'aînée Roseann MARTIN qui clôturera l'événement par une prière. 

Roseann MARTIN

Bonjour, pouvez-vous m'entendre? 

Bill ADAIR

Oui, on peut vous entendre! 

Roseann MARTIN

Bien! Je voulais simplement profiter de cette occasion pour vous renvoyer nos ancêtres. Je sais que je n'ai pas suivi la plupart des programmes cet après-midi car j'ai été appelé sur une autre mission. Mais je voudrais clore votre réunion par une prière. Renvoyer nos ancêtres. 

[Prière en Mi’gmaq]

Commençons ma vidéo. Bien. La caméra est en marche. Je vais commencer à nouveau. 

[Prière en Mi’gmaq]

Je vous remercie, cela a été un honneur. C'est tout! 

Penny HARTIN

Merci beaucoup, aînée Roseann MARTIN, nous apprécions vraiment que vous ayez pris le temps d'être avec nous aujourd’hui. Et nos pensées sont avec vous et votre communauté en ce moment.

Roseann MARTIN

Merci, merci.

Penny HARTIN

Je veux aussi remercier nos conférenciers, Maayan ZIV, Paul LUPIEN, Meenu SIKAND, Melissa GRAHAM, et Dr. Roberta TIMOTHY de nous avoir partagé leur sagesse et leur expertise aujourd'hui. Je souhaite également remercier notre équipe, y compris nos modérateurs et toutes les personnes qui ont travaillé en coulisse. Cet événement n'aurait pas été possible sans vous. Et finalement, merci à vous tous, qui avez participé à cet événement. L'identification et l'élimination des obstacles à l'accessibilité est un processus continu. Nous sommes impatients de continuer à travailler avec vous pour ouvrir la voie à un Canada sans obstacles. Bon après-midi et bonne soirée à tous. Merci!